Participer à un safari photo, rencontrer un lion ou un bébé léopard est le rêve de tous ceux d’entre nous qui aimons la nature sauvage… Immortaliser l’instant sur le capteur de notre boîtier est le graal du photographe animalier !
Cet article a une mission : vous faire découvrir ou revivre la réalité de la savane africaine et son monde impitoyable, la magie de ces étendues immenses et étourdissantes.
Certains chapitres vous feront bondir de colère, tandis que d’autres, je l’espère, vous émerveilleront. Ne restez pas indifférents, vos sentiments enflammés sont légitimes, l’Afrique ne laisse jamais indifférent ! Entrez dans l’aventure africaine en lisant ces quelques lignes !
IMPORTANT – cet article a été rédigé par Marie-Ange Perney du blog www.apprendre-la-photo-de-voyage.com. Photographe et formatrice en photo, c’est elle qui s’exprime dans cet article.
Pourquoi une photographe de voyage spécialiste de l’Asie vous parle de safari photo ?
Il y a 20 ans, j’ai rêvé d’Afrique ! Deux ans plus tard, j’embarquais dans un 4×4 aménagé dans un conteneur. Passer le canal de Suez et longer les côtes Africaines pour enfin parcourir les réserves animalières du Kenya et d’Afrique Australe, du delta de l’Okavango au désert du Namib …
Cette expérience de plusieurs années a conditionné ma vie personnelle et professionnelle. Nous aurions pu croire que la photo animalière serait le centre de mes occupations et les aléas de ma vie m’ont conduite à poser mes valises, effectivement, au milieu d’une réserve… de lémuriens, à Madagascar (vous pouvez relire mon article sur le portrait animalier à Madagascar). Contrairement au film du même nom, il n’y a ni lion, ni girafe, ni hippopotame.
Puis, c’est en Asie du Sud Est que j’ai commencé « les formations photos sur le terrain » pour des groupes de photographes voyageurs et mon travail sur la toile avec le Blog Apprendre La Photo De Voyage.
Cette année, je retourne à mes premiers amours, impatiente comme une enfant. Repartir à la rencontre du lion dans la savane africaine Kenyane et aller à la chasse aux belles images. Dans quelques mois, c’est chez Tony Crocetta que je reprends contact avec la photo animalière !
Qui est le photographe Tony Crocetta ?
Bien que passionnés de photos animalières, peut être que certains d’entre vous ne connaissent pas Tony ?… Un « spécimen rare », français (cocorico !), dont nous pouvons être fiers.
Le genre de photographe qui peut mettre en ligne son prochain safari photo avec des amateurs de photos de nature et une heure plus tard il n’y a plus de place !
Le genre de photographe tellement passionné par la faune sauvage qu’il vit au Kenya, au cœur même de la réserve du Masaï Mara, depuis 12 ans. Un type au grand cœur diffusé aux heures de « grande écoute » sur TF1.
Et parce qu’il met sa vie photographique, ses profits et son énergie au service de la protection de la nature, il met tout en œuvre pour la survie des bébés guépards avec son association Cheetah for Ever.
Les plus grands comme Vincent Munier ou Laurent Baheux vont « Chez Tony » pour réaliser leurs photos ou reportages.
Et puis Tony est un ami (j’ai de la chance !). Quand je lui ai dit que je voulais faire un article sur la photo animalière pour le Blog de Régis, il a voulu participer en partageant ses « 10 commandements pour réussir nos photos animalières » au cœur de la savane Africaine… Ils s’appliquent tout aussi bien à notre magnifique Nature Française « A côté de chez nous ».
[Note de Régis : je suis très honoré ! Je n’ai jamais rencontré Tony Crocetta, mais son travail photographique et naturaliste me parle beaucoup !]
Les 10 commandements du photographe animalier
- Connaître parfaitement la technique photographique. Sans technique, point de salut !
- Opter pour la priorité à l’ouverture (pour privilégier la vitesse la plus rapide lorsqu’on se cale sur la pleine ouverture avec un puissant téléobjectif).
- Ne pas se préoccuper uniquement et exclusivement du sujet, mais tenir compte de son environnement, de l’arrière-plan surtout.
- Penser au cadrage vertical lorsque le sujet l’exige.
- Ne pas trop serrer le sujet dans le cadre photographique, laisser respirer la photo.
- Déclencher à bon escient… Bien observer pour capter un détail, une action, un regard…
- Anticiper l’action pour déclencher avant qu’elle ne s’évanouisse.
- Harmoniser les éléments de la scène dans le cadre photographique (équilibre des masses, équilibre des couleurs, lignes de lecture de l’image, règle des tiers)…
- Varier les focales (zoom !) pour dynamiser un sujet ou une étude plus complète.
- Savoir commuter instantanément un mode d’acquisition d’un point à un autre (One Shot/AI-Servo ou mode simple/continu) pour capter un sujet figé ou mobile (un sujet fixe peut devenir mobile l’instant suivant).
[Note de Régis : de l’or en barre ! 🙂 Je vous ai préparer un PDF de ces 10 commandements. Cliquez ici pour le télécharger, imprimez et placardez cette liste sur votre frigo !]
Le grand frisson
Vous avez tous entendu parler des Big Five, les cinq animaux énumérés par Hemingway dans les « Neiges du Kilimandjaro ». Ce sont les incontournables :
- lion,
- léopard,
- rhinocéros noir,
- buffle,
- éléphant d’Afrique.
Aujourd’hui, l’avenir des grands animaux d’Afrique est préoccupant malgré un moratoire d’interdiction totale de la chasse dite « sportive » décrété en 1973.
Pour nous, photographes, le grand frisson pendant un safari photo est probablement lorsque la crinière du lion se confond avec les hautes herbes de la savane Africaine, le doigt sur le déclencheur, l’œil dans le viseur. Nous avons envie de quitter l’appareil pour vivre cet instant unique avec tous nos sens, le cœur battant et le doigt tremblant sur le déclencheur… Elle est là notre image !
L’envers du décor
Cet article ne serait pas objectif si je me contentais de vous parler des grandes étendues sauvages de la savane et du cadre idyllique d’ «Out of Africa».
Les nurseries, pour satisfaire l’instinct primaire du chasseur de trophée, existent. Je ne parle pas du chasseur, tel le Masaï qui pratique cette activité pour se nourrir (la chasse en général n’est pas le propos de cet article). Non je parle de ces «mini-parcs» qui élèvent légalement des animaux sauvages pour satisfaire un «besoin primaire» de l’homme (et ne me dites pas animal !) de tuer.
Les pseudos nurseries, pour la livraison sur pieds de magnifiques lions, fleurissent avec l’aval des gouvernements. Les trophées, moyennant quelques dizaines de milliers de dollars, finiront, la tête ornée de leur crinière, dans le salon d’un nabab de la gâchette.
Vous n’êtes pas passé à côté du scandale de du lion Cecil au Zimbabwe en 2015 que les médias ont sorti de leur panier il y a quelques mois ! Pour une poignée d’euros certains Rangers véreux vont même jusqu’à accompagner ces « assassins » dans des réserves qui ne sont pas « dédiées » aux massacres.
Dans la banlieue de Johannesburg, j’ai visité l’une d’entre elles avec la conviction de rencontrer des lionceaux orphelins ou blessés, soignés et choyés pour les remettre en liberté dans d’immenses parcs Sud-Africains pour écouler des jours heureux. Que Nenni, j’ai appris avec stupéfaction, après avoir passé du temps à m’amuser avec des lionceaux – avec précaution – qu’une bonne partie du « cheptel » était, en fait, élevé et revendu dans des réserves de chasse. L’animal habitué à l’homme n’a plus aucune chance d’avoir la vie sauve.
Le safari photo doit respecter des règles de bienséance
Heureusement, la majeure partie des réserves, bien que victimes des braconniers, a pour vocation la protection de la faune sauvage. Même si certaines réserves sont envahies par des minibus entiers de chez Nouvelles Frontières ou autres gros voyagistes, les animaux sont habitués aux bruits des moteurs lors d’un safari photo puisqu’ils sont maintenant, pour la plupart, nés dans cette ambiance sonore.
Il ne faut pas pour autant se prendre pour les rois de la savane car le seul roi est le lion ! L’animal n’est pas habitué à l’homme. Il existe, heureusement, de nombreuses concessions de par le continent Africain où les propriétaires et les rangers sont animés par une réelle passion de la nature et sa protection, un vrai choix de vie, une mission.
Comment participer à un Safari Photo au Kenya
Du 18 au 30 juin 2016, j’accompagne un petit groupe de 8 photographes amateurs dans la réserve du Masaï Mara « Chez Tony ». Si le cœur vous en dit, la porte des inscriptions est encore ouverte pour quelques jours. Il reste deux places. Pour en savoir plus, vous pouvez me contacter ici : Contacter Marie-Ange
Nous serons bien loin des hordes de touristes ! Ce safari photo se veut au plus près de la nature :
- deux véhicules 4×4,
- quatre photographes par voiture + le chauffeur pisteur + moi à côté du chauffeur pour donner des conseils à chacun et l’opportunité de faire de belles images.
- chaque véhicule est équipé de rotules (fabrication Tony) montées sur suspensions afin d’y fixer vos boîtiers.
- L’hébergement est en campement tout confort et intimiste pour s‘imprégner de l’ambiance de la savane au plus profond de la nuit.
Pour en savoir plus cliquez ici.
Si cet article vous a plu, si vous êtes un amoureux de la vie sauvage, laissez un commentaire !
Merci pour les conseils en tout cas ????????
Bonjours,
Je part cette été en Afrique du Sud et au Botswana (pour les safaris en bateau ????)
J’ai un Olympus em-5 et pas de téléobjectif .
J’ai donc le choix d’en louer un. Question boîtier on peut me prêter un 5d Mark 2.
Que me conseillerez-vous?
je vais effectuer mon 4eme voyage chez tony ,ce sera en février 2016 pour les naissances et c’est tjrs aussi génial
Article passionnant et pays magnifique ! j’imagine bien les sensations, cela doit être énorme ! Je rejoins le commentaire de Guy, et je pense que nous aimerions tous avoir la possibilité de nous payer « rien » que le billet d’avion pour un pays tel que celui-là ! Nous faisons tous avec nos moyens certes ! et bien que je suis également fan de Vincent Munier, on ne peut pas comparer, c’est son job et sa passion, il le dit lui-même, il est un des rares à pouvoir faire ce qu’il fait, comme il le fait ! pouvoir s’acheter son matos c’est déjà toutes mes économies qui y passent, et je suis très fier d’avoir marcher des centaines de kilomètres dans la montagne par chez moi, par tous les temps, et d’avoir croisé le lynx et vu des chamois, sangliers, chevreuils, blaireaux, lièvres, des animaux rares etc. des traces de loup, et je trouve presque plus enrichissant de m’être cachée des heures sous de la mousse et des buissons etc. que de payer des milliers de francs pour être dans un véhicule à prendre des photos parmi plein de vacanciers, (façon de parler^^) mais je ne l’ai pas vécu, et je ne le pourrais pas,…je parlerais donc certainement autrement si j’en avais la possibilité ! ça doit être juste trop beau en vrai de vrai !^^
Bonjour Lara,
quand j’avais 20 ans (il y a … presque 20 ans !!!) j’ai participé à un voyage humanitaire au Burkina Faso. Nous avions passé une journée dans la brousse avec un guide. Un souvenir inoubliable avec des éléphants sauvages vus de très près. Donc oui, si on la possibilité de participer à un tel voyage, il faut le faire. Ca marque à vie !
Bonjour Lara, Régis,
Tout d’abord merci pour cet article qui m’a bien aidé avant le départ 😉
Je suis allé faire un safari au Botswana, je confirme la remarque de Régis, ça marque à vie !
Et on peut trouver des « bons » plans, bien sûr ça reste un budget, en prenant des agences qui ne sont pas axées sur le luxe.
Nous sommes partis avec une agence sud africaine bien rodée en mode camping au beau milieu de la savane et en mettant la main à la patte, le prix s’en ressent vraiment par rapport à la plupart des trips safari que l’on peut trouver et c’est encore mieux comme ça !
Si vous voulez vous faire une idée : https://www.flickr.com/photos/dudes-trips/albums/72157668656042952
Merci pour ton retour Ken, c’est sympa comme tout.
Régis
Bonjour, vos photos sont superbes. Je pars seule en Afrique du Sud et bostwana…qu’elle agence en Afrique du Sud svp ?? Bonne journée. MF
Bonjour Michelle,
Merci pour les photos ^^
Il s’agit de l’agence Drifters : https://www.drifters.co.za
Il faut aller voir du côté des « Camping tours »
A ce que je vois ils ont légèrement augmenté les prix mais ça couvre vraiment pas mal de choses.
Ce n’est bien sûr pas les trips où l’on est que 4 dans un véhicule dédié à la photo mais ça reste une aventure incroyable 🙂
A savoir : trip entièrement en anglais, il faut donc savoir se débrouiller un minimum, c’est mieux pour les consignes de sécurité et les relations avec les autres participants qui viennent souvent de partout ;), il faut mettre la main à la patte (rangement / cuisine / vaisselle) et il y a beaucoup de trajets.
Le nombre de participants peut être élevé (on avait eu de la chance, ce n’était pas complet)
Mais quel pied de dormir au beau milieu des animaux et de voir tous ces animaux, décors et scènes magnifiques !
Bonne journée !
Un grand merci à Marie-Ange pour avoir pris le temps de répondre aux questions des lecteurs ! 🙂
Bonjour,
Cet article est passionnant et les photos sont absolument superbes. Ça donne envie de partir.
Heureusement qu’il y a de ces individus passionnés par la nature, sa beauté et le désir de la protéger.
Merci de nous faire partager de telles beautés.
Merci a vous deux ! Je pars au Masai Mara avec Tony Crocetta dimanche prochain pour dix jours et j’y retourne en septembre prochain. Inutile de vous dire que cet article tombe a pic !
Bonjour Georges
Waouh, je vous souhaite de fabuleuses rencontres dans la savane et de magnifiques photos dans le Masaï Mara ….
Marie-Ange
Merci Marie Ange, nul doute que je vais m’éclater !
Ah l’Afrique de Australe et l’Ouest, une grande histoire d’amour. J’y retourne environ tous les deux ans, surtout en Afrique du Sud
Bonjour Régis,
L’Afrique est un continent magique pour qui aime la nature et la photo animalière ! Le safari est une institution en Afrique du Sud. Le week End, une grande partie de la population monte dans son 4×4 pour vivre au plus près de la nature. Une véritable communion avec la faune sauvage.
A bientôt au détour d’une piste en latérite
Marie-Ange
Ah c’est sur que vu comme ça, ça donne envie d’aller faire un tour la-bas pour essayer de réaliser quelques beaux clichés et partager quelques moment inoubliables.
Cette année j’ai consommé tout mon budget « voyage » (2 mois en Nouvelle Zélande dont je suis rentré la semaine dernière) mais je ne dis pas que l’année prochaine je ne me laisserai pas tenter par une petite escapade africaine dans un petit groupe avec Marie-Ange.
En tout cas merci Régis pour cet article, merci à Marie-Ange et à Tony de nous faire rêver par le texte et les images.
Bonjour Philippe,
Ravie de te retrouver sur le blog de Régis ! Tu as donc 1 an pour mettre en application au milieu de la nature Française les 10 commandements du photographe animalier ! A très vite
Marie-Ange
Bonjour, je vais me faire l’avocat du diable. Je fais des photos animalières au Zoo de Beauval, à Thoiry ou au zoo de la flèche. J’aimerai aller en Afrique et pouvoir me payer les services de photographes prestigieux. Mes moyens financiers ne me le permettent pas. Quand on est pauvre on s’invente une philosophie pour éviter l’horrible aigreur de la jalousie et donc je ressors ma fibre écolo « consommons sur place et favorisons les circuits courts » lol. Pour finir une petite anecdote, un ami qui avait fait super un safari photo avec un super photographe et un super appareil dernier cri (utilisé tout en automatique…) ; quand nous avons comparé nos photos avec une vingtaine d’amis le score a été sans appel : 28 à 2, mais j’ai été obligé de mentir sur les lieus des photos pour ne pas vexer cet ami, j’ouvre à fond le diaphragme pour cacher les vilaines grilles et je fais des cadrages serrés. Ma femme a bien rigolé et ma philosophie s’en est trouvé renforcée.
Bonjour Guy
Merci pour ce témoigne ! Je vais te décevoir (Oups !) , tu n’ouvriras pas un début sanglant avec moi car j’adore le parc de Beauval, la réserve Africaine de Sigean (près de Narbonne) ou les parcs ornithologiques des Dombes et en Camargue. Le photographe animalier qui fait les plus belles photos est pour moi Vincent Munier et n’a t-il pas toujours autant de plaisir et de talent à photographier la faune dans les Vosges ?
Il n’y a donc pas de jalousie à avoir quand on aime la nature, c’est un sentiment que nous éprouvons sur toute la surface de la planète. Enfin j’ose l’espérer…
Evidemment je préfère voir et photographier « le lion » dans son environnement naturel et le grand frisson que cela me procure n’a pas de nom ! Mais les chevreuils derrière chez moi me donnent autant de joie !
Oui, je serai en juin au coeur du Masaï Mara quel bonheur – ce qui ne m’empêche pas de préparer un stage photo en Camargue pour ce printemps et d’aller dans les Vosges régulièrement en famille.
Oui, je passe mes hivers en Asie du Sud Est où j’organise des voyages photos et pourtant c’est dans l’Aveyron que je vis (C’est un choix) et anime des ateliers photos.
Peu importe le lieu de nos terrains de jeux si notre passion des belles rencontres humaines, animalières et photographiques est comblée !
Bonnes photos Guy
Marie-Ange
Merci pour cette belle réponse à l’image de vos photos.
Guy.