Quelques recherches sur internet, quelques pages tournées d’un magazine suffisent à comprendre que le nombre de photos animalières de qualité est impressionnant. Le passage au numérique associé aux tarifs accessibles des reflex à permis à de nombreux photographes de s’essayer à la photographie animalière. Conséquence : il est de plus en plus difficile pour les photographes sinon de se démarquer au moins de proposer des images un cran au-dessus de la moyenne.
L’article qui suit à donc pour objectif de donner 5 principes de base pour tendre vers … l’élite de la photo animalière et ne pas rester englué dans la masse !
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1°) Rechercher le sujet à photographier
Je ne peux pas faire plus basique comme conseil ! C’est la base de la base, le ballon du footballeur, le modèle du peintre. La seule chose à connaitre est la suivante : tous les animaux ne se rencontrent pas partout, en France comme ailleurs. Vous ne trouverez pas de chamois dans le marais poitevin, certains ont déjà essayé, ils ont eu des problèmes :). Je vais prendre le problème à l’envers : si tous les animaux ne sont pas partout sur le territoire, cela veut dire que dans certains lieux ils y sont nombreux. Et c’est là que ça se passe ! En tout cas pour le photographe animalier. Un exemple ? La célèbre halte migratoire des grues cendrées au lac de Montier en Der.
Il s’agit donc pour vous de recenser les espèces vivant près de chez vous (vous savez où vous habitez j’espère !) et de vous tenir au courant de leurs habitudes.
Il y a une autre possibilité : vous déplacer là où les grandes concentrations ont lieu. Les flamands roses de Camargue sont un bon exemple … sauf si vous habitez là-bas 🙂
2°) Photographier le matin et le soir
Le lever et le coucher. Ca vous laisse deux possibilités, ce qui n’est déjà pas si mal. Tout le monde peut y trouver son compte, les lève-tôt comme les couche-tard. Evidemment, les animaux ne vous attendrons pas, eux, et si vous souhaitez suivre des blaireaux, prévoyez de ne pas dîner avec votre petite famille.
Alors pourquoi planifier ses prises de vue au lever et au coucher de l’astre du jour (joliment dit non? 😉 ) ? Pour deux raisons :
- la lumière est bien plus belle à comparer de celle du milieu de journée. Dure, blanche, agressive et sans nuance entre 10 et 16h, elle devient douce, colorée, chaude, haute en couleurs aux extrêmes du jour. Ca n’est pas pour rien que les plus romantiques d’entre vous emmènent leur moitié en promenade à la douceur d’un soir 🙂
- pas fous les animaux : z’ont bien compris que l’homme était un vrai diurne, dont 99 % des activités se déroulent précisément entre 8 et 18 h. Pour ne pas être dérangés, que font-ils ? Ils se planquent quand nous sommes de sortie, et se montrent à nos heures tranquilles, bref, on ne fait que se croiser ! Tout l’art du photographe animalier consiste donc à se débrouiller pour rencontrer nos amis les bêtes lors de leurs sorties.
Entre nous, j’ai toujours trouvé qu’entre le matin et le soir, c’est à l’aube que l’activité générale de la faune est le plus remarquable. Au déclin du jour, mis à part quelques espèces comme le blaireau, les animaux sont moins présents.
3) Rechercher un angle insolite
S’il y a un point sur lequel votre activité de photographe à tout à gagner c’est bien celui-ci : la recherche de l’originalité. Attention, je n’ai pas dit prendre la photo qui n’a encore jamais été faite (enfin … si vous pouvez, ne vous privez pas hein ! 🙂 ) : sur les dizaines de milliers d’images animalières prises chaque année, ne croyez pas que vous allez révolutionner le genre avec vos lapins de garenne et autres mésanges bleues. Par contre, rien ne vous empêche de produire des photos que 9 photographes sur 10 ne savent pas faire.
Comment ? Rien de plus simple : plutôt que de simplement viser en position debout votre animal, adoptez un point de vue particulier … non-conformiste. Voilà, c’est ça, soyez anti-conformiste ! Les amateurs de photo animalières sont presque saturés de voir toujours les mêmes choses sur les forums, facebook et les blogs. Il s’agit d’être insolite dans les choix de point de vue :
- allongez-vous sur le terrain pour être à la même hauteur que votre sujet
- au lieu de toujours vous rapprochez plus, osez pour une fois l’inverse : reculez et tentez de détacher un animal du ciel par un joli contre-jour au grand-angle.
4) Utiliser un télé-objectif
Je lis dans vos pensées et j’anticipe les remarques : ne vous fâchez pas avec votre banquier pour vous offrir le 500 mm f/4 Canon à 8000 €. Un objectif de 200 ou 300 mm est excellent pour débuter et se faire vraiment plaisir. Quand je me suis acheté mon reflex avec le 18-55 mm fourni avec, j’ai du tenir à peine un mois avant de craquer pour un 70-300 mm. Je n’en pouvais plus de devoir avancer jusqu’à faire fuir systématiquement tout ce qui se présentait à moi ! Même les charolaises ne prenaient pas assez de place sur l’image 🙂
Les longues focales ont cet énorme avantage de vous rapprocher de l’action … sans avancer vers le sujet. Vous y gagnerez à tous les points de vue :
- l’animal aura une attitude plus naturelle car il ne se sentira pas menacé par votre présence
- les qualités optiques de ces lentilles, même dans les premiers prix, sont très souvent d’excellente facture
- à vous les fonds bien flous pour mettre le sujet en valeur.
Si vous êtes tentés par ce type d’objectifs, indispensables en photo animalière, vous pouvez acheter l’excellent guide Choisir l’objectif qui vous ressemble conçu par le non moins excellent Laurent Breillat, auteur du blog Apprendre la Photo. Un must have pour le photographe. (lien affilié)
5) Confort du photographe
Ce dernier paragraphe vous paraîtra idiot, pourtant avec ça aussi vous ferez la différence. Je l’ai peut-être déjà écrit dix fois sur ce blog, tant pis je le répète une onzième, un photographe animalier doit être patient jusqu’à fatiguer la chance (Robert Hainard, naturaliste célèbre). Ne pensez pas qu’avoir cette qualité se décrète ou se décide, non, tout ça se prépare … matériellement.
Pour chacune de vos sorties, assurez-vous d’être bien équipé et bien habillé. Il fait froid, couvrez-vous chaudement, il pleut, faites en sorte que pas un cm2 de peau ne prenne l’eau. C’est sûr que je n’invente pas l’eau chaude en disant ça : mais je me vois encore revenir sur mes pas car j’avais oublié mon pantalon k-way ! Pantalon trempé, photographe rentré ! C’est la même chanson avec le matériel : ne pensez pas ramener la photo qui tue en restant seulement 20 minutes sur place. Si vous n’aviez pas oublié le coussin à mettre sous vos fesses pour l’affût mobile, vous seriez resté des heures et la photo qui tue avec.
Plus vous serez à l’aise, plus vous serez aptes à tenir longtemps sur place et capable de faire un grand coup, bref, de forcer la chance !
Bonjour, je voudrais avoir un petit renseignement svp , je possède un objectif 500 mm focale 4.5 , comment figé un animal avant le levé du soleil sans être flou . Merci de votre conseil.
Bonjour Cédric, alors pour figer un animal qui bouge alors que la lumière ambiante n’est pas encore suffisante, tu n’auras pas d’autres choix que d’ouvrir au maximum ton diaphragme, et en plus augmenter la sensibilité pour augmenter la vitesse d’obturation.
Et n’oublions pas l’anti moustique et tic!
[…] La seule et unique solution pour obtenir un top éclairage c’est d’être présent au bon moment. C’est facile, mais contraignant ! Les fameuses Golden Hours comme aiment les appeler les anglophones sont accessibles aux plus courageux : lever tôt le matin, être présent dès l’après midi pour être opérationnel en fin de journée. Mais le jeu en vaut la chandelle : à vous les lumières chaudes et rasantes pour des portraits animaliers du tonnerre. A ce sujet, je vous conseille de re-lire mon article sur les 5 principes de base à appliquer en photo animalière. […]
Bonjour,
Etant debutante et aimant photographier oiseaux et papillons,je ne sais jamais sur quel mode me mettre.
Lequel me conseillez vous?
Priorité à l’ouverture?
Priorité vitesse?
Je possede un canon 600D et recemment acheté le 300 mm f/4 L.Jusqua combien de metre peut on photographier un oiseau,quel es la limite?
Merci d’avance!
Bonjour Meister,
merci pour ton passage et ta question. Je te présente mes excuses pour ma réponse très tardive !
Alors si tu aimes photographier les papillons et les oiseaux c’est que tu es souvent sur des sujets très remuants et très vifs. Pour avoir une bonne netteté de ces sujets dans tes images, il faut bien les figer : avoir une vitesse d’obturation suffisamment élevée : je pense que descendre en dessous de la vitesse 1/300 risquera de te donner des photos avec des papillons ou des sujets souvent flous. Evidemment, si les papillons sont sagement posés sur une fleur à la fraicheur du matin tu peux descendre en dessous de cette vitesse.
Je te conseille donc de choisir le mode priorité ouverture : en modifiant l’ouverture tu modifies aussi la vitesse et en plus tu as la maitrise de la profondeur de champ c’est à dire de la taille de la zone de netteté sur la photo. En gros, si tu à une grande ouverture, par exemple f/4, tu auras une plus grande vitesse d’obturation mais une petite zone de netteté. A l’inverse, avec une petite ouverture, par exemple f/13, la vitesse d’obturation sera plus lente mais tu auras une grande zone de netteté.
Pour ma part, je suis donc à 95 % du temps en priotié Ouverture avec la plus grande ouverture réglée par défaut : f/5.6 sur mon Sigma 300mm. Je peux ainsi avoir une bonne vitesse car je suis recherche la netteté de mon sujet en le figeant. Et s’il le faut, je n’hésite pas à monter dans les ISO.
Enfin, une règle importante que tu connais peut-être déjà : avec ton 300 mm, en théorie, tu devrais toujours photographier avec une vitesse d’au moins 1/300 pour éviter le flou de bougé.
J’espère avoir répondu à ta question !
Bonjour,
très bon article qui je pense délivre quelques clés essentiels pour tout photographe amateur ou non passionné de nature et d’animaux …
Merci Joe
C’est sympa 🙂
soyons clair, la crevette grise n’arrive pas à se lever le matin MAIS elle a essayé de suivre quelques un de tes conseils ;
d’ailleurs un lapin m’a dit qu’il te passait le bonjour …
Très bon site et pleins d’astuces à prendre ou à se remémorer. Merci beaucoup!
Bonjour Pascal, bienvenue à toi sur le blog. Merci pour ton commentaire très sympa et très positif. A bientôt 🙂
Bonjours Régis , très bon article . peux-tu me donner un conseil pour garder mon appareil ( au ) sec en temps de pluie( pas de blague ….) Pour nous c’est bon mais pour notre appareil ???. As-tu des conseils, astuces à ce sujet, Merci
Alors déjà il existe des reflex que l’on dit tropicalisés, c’est à dire dont la construction intègre des joints toriques pour assurer l’étanchéité à la poussière et l’humidité. Si le tien en est pourvu, tant mieux.
Je pense que des moufles anti-bruit en nylon peuvent être efficaces contre la pluie, mais le confort d’utilisation est réduit, par contre le prix est raisonnable.
Le top, je l’ai vue sur internet mais jamais testé, semble être la housse anti-pluie Kata. Tu peux la voir en cliquant sur ce lien.
http://www.objectif-bastille.com/epages/ObjectifBastille.sf/?ObjectPath=/Shops/objectifbastille/Products/36920&ViewAction=ViewProductDetailImage
Ces deux solutions sont payantes et sont des produits tout fait à acheter, peut-être que certains ont déjà construit leur propre protection !
Bonjour Régis
Toi qui cherchais un sujet , en voilà un bien intéressant pour ….ce que tu sais ! Qu’en penses-tu ?
A bientôt et bonne journée.
Eric
Hummmm … pourquoi pas, c’est vrai que ça peut-être un angle intéressant !!!
Je vote pour le numéro 5 OUI au coussin moelleux !
Je vais essayer de mettre tout ça en pratique puisque pendant quelques jours la carte va chauffer (pas la carte bleue mauvaises langues) celle de l’APN …
signé la crevette grise
Tu as raison, la carte bleue aura bien le temps de chauffer quand il fera très mauvais avec le super temps pluvieux et qu’on devra se consoler de ne pas pouvoir faire de sortie en dévalisant les magasins de photos !! 🙂
Alors pour le 500 mm, tu n’es pas obligée d’avoir un trépied car si tu shootes à au moins 1/500, tu ne devrais pas être confrontée au flou de bougé. Par contre, un trépied est vivement recommandé (je pense, je n’en ai jamais eu 🙂 ) car vu le poids de la bête, tu ne pourras pas le tenir à bout de bras des heures durant ! Et là, on est dans le conseil n°5, sur le confort.
Je suis allé voir Maya sur ton blog, joli chienne et jolie photo !!
Bonsoir Régis, j’ai lu tous tes conseils et j’aime bien le n° 3! je le fais souvent et dernièrement j’ai pris ma chienne comme ça! tu peux aller voir , c’est sportif!! j’ai la chance d’avoir un 70-200 canon, mais pour le 500, on verra plus tard mais est ce que cet objectif demande toujours de travailler avec un trépied? merci pour tes articles, ça aide!
Plein de bon sens cet article. OK a 100% sur le fait que la faune soit plus active en matinée qu’en soirée
Ouf, je ne suis pas tout seul !
Régis, je pense en fait que ces 5 conseils pourraient s’appliquer à d’autres types de photographie et pas uniquement l’animalier.
Le 5, le confort du photographe est important pour le moral et l’envie de recommencer
Evidemment ! J’imagine que les photographes de l’équipe sur les bords d’un terrain de foot doivent prévoir ce qu’il faut pour tenir au moins le temps du match : boisson, nourriture, siège, …
Un point qui n’est pas à négliger non plus si vous allez souvent dans les mêmes endroits, est d’avoir un petit carnet et de prendre des notes, y noter l’heure de venue, l’heure de départ, la date bien sûr et les espèces rencontrées. En général les différentes espèces ont leurs horaires et leurs habitudes. Ne pas oublier que les animaux ne changent pas d’heure eux, donc faites en conséquence.
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D’accord sur le principe : notre mémoire est trop sélective et nous avons tous une surcharge d’informations à retenir, ou pas d’ailleurs, dans notre quotidien pour noter les rencontres de nos sorties afin de ne rien oublié.
Perso, je suis plus à l’aise avec le support numérique quand il est question d’aide mémoire. Question de génération 😉
Bon article encore une fois, pleins de bons conseils pleins de bon sens… Il est certes difficile de se démarquer aujourd’hui avec toutes les belles photos qui existent déjà. En revanche, la rencontre personnelle avec l’animal, ça c’est le must, et puis s’il y a une belle photo en plus, c’est génial !
De toute façon, il me semble que c’est ce que l’on recherche tous finalement : la rencontre avec l’animal. La photo est l’aboutissement de toute une démarche. C’est un peu comme une preuve : hey, regardez les amis, j’ai rencontré un chat sauvage, la preuve, j’ai la photo !! Et si elle est top, on a tout gagné !
je ne suis pas photographe mais je fais suivre et je reviens souvent voir les belles photos!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Merci !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! 🙂
de bons conseils (même si le 3 et le 4 se contredisent un peu 😉 ). Si je peux me permettre, j’ajouterai même un 6° conseil : prendre son temps. Il faut attendre la photo et ne pas se précipiter sans quoi on ne fera pas de belle photo. Dès qu’on a le sujet, il faut pas mitrailler puis rentrer chez soi, sans quoi on sera déçu.
bonne semaine.
Complètement d’accord Niko, j’ai lu d’un photographe animalier ,je ne sais plus qui et où : la meilleure photo que l’on ne prend pas. C’était mieux dit, mais l’idée rejoint ce que tu dis : se précipiter pour vouloir à tout prix mettre l’animal dans la boite ne conduit jamais à une belle photo. Au mieux l’animal n’a rien remarqué, au pire, il s’enfuit et on n’a plus qu’à rentrer à la maison.
Moralité : savoir maitriser ses émotions pour ne pas céder à la panique !