// Cet article est une introduction à ma nouvelle formation complète [L’intention Photographique en Photo Nature] qui arrive dans seulement quelques jours pour faire passer vos photos au niveau supérieur. //
Dans cette série de quatres articles sur l’intention photographique, voici ce que vous allez apprendre :
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Ce qu’est exactement l’intention photographique et surtout pourquoi c’est indispensable pour votre pratique
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Deux approches faciles à appliquer pour utiliser l’intention photographique dans vos photos (ce que vous êtes en train de lire 🙂 )
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3 techniques photos concrètes pour traduire votre intention photographique immédiatement dans vos images
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3 photos cas pratiques décortiquées où je vous montre en détail ma démarche
Dans le premier cours de cette série de quatre, je vous ai expliqué pourquoi vous deviez, obligatoirement, avoir une intention photographique avant chaque déclenchement. Si vous ne l’avez pas lu, cliquez ici.
Alors maintenant que vous savez pourquoi c’est indispensable, on va voir ensemble, tranquillement 🙂 , les deux meilleures manières de faire (en tout cas les deux que j’utilise tous les jours et qui fonctionnent vraiment bien)
Au passage, ces deux approches pour appliquer cette idée d’intention sont parfaitement compatibles et peuvent être utilisées sans avoir à renoncer à l’une quand on prend l’autre … vous allez vite comprendre ! 🙂
Approche #1 : l’intention opportuniste
Qu’est-ce que j’entends par « intention photographique opportuniste » ? Derrière ce titre, se cache une idée très simple, qui signifie juste que vous allez choisir votre message à faire passer à travers votre photo en fonction de ce qu’il se passe sous vos yeux, sans l’avoir prévu, préparé.
Un exemple.
Vous avez une petite heure devant vous à consacrer à la photo. Pas trop le temps de sortir tout le matériel (peut-être aussi pas vraiment le courage 😉 ) donc vous prenez l’essentiel, à savoir un bon petit 70-200 mm (ou un 70-300, ça va aussi) et vous voilà dehors.
Avez-vous à ce moment précis une idée de ce que vous allez photographier ? Vraisemblablement non. Est-ce un problème ? Absolument pas.
Le truc ici est de laisser la nature vous apporter sur un plateau votre sujet photo. Evidemment, ne comptez pas sur elle pour faire passer un renard à 3 mètres de vous. Ni pour voir une buse variable se poser sur un poteau à 10 mètres. Par contre, ce sont tous les petits sujets pour lesquels on ne prête jamais attention qui sont idéals.
La seule obligation que vous avez est d’être hyper attentif. D’être capable de recueillir tout ce que la nature laisse sur votre chemin. Ça peut aller du lézard se chauffant au soleil, jusqu’à l’escargot qui profite de l’humidité du matin, en passant par le rouge-gorge qui s’évertue à montrer son territoire dans sa haie.
Ça n’est que trois petits exemples parmi la multitude ce qu’il est possible de trouver en balade.
Vous avez trouvé, au détour d’un chemin, un sujet sympa ?
Génial, car c’est à partir de lui que va se dessiner votre intention photographique. Et entre nous, c’est le moment que je préfère. Alors peut-être vous demandez-vous comment faire pour trouver cette fameuse intention photographique avec le sujet sous vos yeux.
J’ai un truc imparable pour ça.
La technique de l’image-flash
Ce que c’est ?
Je regarde attentivement mon sujet (fleur, insecte, toile d’araignée dans la rosée, petite bête non identifiée, …) puis je ferme les yeux quelques secondes. Le but ? Supprimer tous les éléments visuels gênants autour du sujet, et prêter attention à l’image qui me reste en mémoire. Et c’est justement cette image « flash » restante qui va me servir d’intention photographique
Cas pratique en image.
Au cours d’une promenade photo, je remarque dans le ciel un beau milan royal tournoyant pas trop loin de moi. En appliquant la technique de l’image-flash, je vois immédiatement mon intention photographique pour ce sujet : montrer le milan dans une sorte de toile d’araignée.
Le message derrière cette photo ?
Montrer que le milan, malgré les apparences quand on le voit dans un ciel vide, a une cible très précise, à savoir trouver une proie au sol.
C’est ce que j’ai essayé de révéler à travers cette image où les branches floutées d’un arbre au premier plan donnent à l’oiseau le sentiment de foncer dans une cible précise.
Est-ce que j’ai réussi ? C’est à celui qui verra l’image de me le dire, mais j’aurais fait de mon coté le nécessaire pour y parvenir.
Bon. Je résume.
- Vous vous promenez hyper focus sur votre environnement naturel
- Vous repérez un sujet intéressant
- Vous l’observez attentivement
- Vous fermez les yeux
- Vous retenez l’image-flash visualisée
- Vous en déduisez une intention photographique
C’est tout bon ? Ok, passons à la 2ème méthode. 🙂
Approche #2 : l’intention préparée
Vous vous en doutez, c’est là l’exact opposé de la première méthode.
Puisqu’au lieu d’attendre qu’un éventuel sujet se présente pour vous proposer (imposer ?) un message photographique, c’est votre intention photographique en amont qui va guider la recherche de votre sujet.
En pratique, voici comment ça se passe.
Il y a quelques temps, j’avais en tête de montrer une facette de la vie des fourmis : explorer leur terrain à la recherche de nourriture. Car vous le savez peut-être, mais une fourmi quand elle cherche à manger, va n’importe où, au hasard de ce qu’elle peut trouver sur son chemin.
J’avais donc en tête de montrer une petite fourmi le long de son parcours. C’est ce que j’ai essayé de faire en construisant, en imaginant à l’avance une situation qui puisse servir mon intention photographique initiale.
Voici le résultat.
Il y avait évidemment beaucoup d’autres façons de concrétiser l’intention photographique initiale. Ça aurait pu être l’image d’une fourmi prise par le dessus au milieu de la végétation riche. Ou encore le même point de vue mais révélant une fourmi seule sur une zone de terre.
Cette 2ème approche demande un peu plus de réflexion que la première. On entre dans ce cas là plus dans un travail d’artiste, qui cherche par tous les moyens à sa disposition de diffuser au plus grand nombre son intention photographique.
Petit exercice à faire
Comme pour le premier cours, j’adorerais lire vos intentions photographiques préparées en amont. C’est à dire concernant la 2ème méthode. Vous me dites tout ça dans les commentaires ? Merci, vous êtes top ! 🙂
les 2 exercices sont intéressants et valent la peine d’être testées.merci
Comment dissocier les 2 sur le terrain….Pas évident. Je pars souvent avec une idée bien précise sur le sujet de la sortie et sur le terrain on se retrouve en situation 1 pour faire un cliché flash. Pour moi la sitation 1 est permanente même lors des sorties préparées
Bonjour ! Je cherchais hier une chenille, la cucullie de la scrofulaire. J’en ai trouvé plusieurs et j’ai testé la méthode image-flash; ce qui m’est apparu et que j’ai décidé de photographier, c’est la forme en U de la chenille… La cucullie en U! Merci pour ces conseils !
Bonjour
J’ai eu il y a peu de temps les deux cas dans mon jardin. Un oisillon venait de quitter le nid je me suis munie de mon appareil photo pour l’immortaliser (donc intention préparée) j’ai fait un cliché et à peine terminé un faucon crécerelle est tombé sur lui pour l’emporter , voilà j’ai eu l’intention opportuniste. Malgré ma tristesse pour l’oisillon j’etais aux anges d’avoir pu réaliser ce cliché. Merci de tous vos conseils.
Il y a à peine 2 semaines j’étais en vacances en Irlande. Bien évidemment j’y ai pris plusieurs photos opportunistes, exemple à Dublin en faisant de la photo de rues. Puis quelques jours plus tard en allant visiter un « fort préhistorique », j’ai croiser, sur le sentier, une petite cascade d’eau. J’ai alors décidé de « faire une photo » plutôt que de « prendre une photo ». Je me suis improvisé un trépied (la petite rambarde le long du chemin) pour stabiliser l’appareil et faire une pose longue du filet d’eau de la cascade.
Salut Jacques ! La nuance entre « faire » et « prendre » une photo est essentielle ! Merci à toi d’avoir pris le temps de partager ça ???
Une photo pour illustrer chacune des 2 méthodes :
– intention opportuniste : au petit matin, j’ai attendu que le rayon de soleil passe à travers les feuillages juste derrière l’écureuil, pour le détourer en ombre chinoise (ou plutôt thaïlandaise car les clichés ont été pris là-bas !) Ainsi on peut voir aussi la queue toute fine de l’animal, malgré l’épaisseur de son poil. https://photos.app.goo.gl/UgviTFSyLw8ivfnV7
– intention préparée : cette photo je l’ai préméditée, voulant montrer le contraste entre le mouvement incessant de la circulation, et l’immobilité des chiens qui dorment tranquillement à quelques mètres de cette agitation urbaine. https://photos.app.goo.gl/CHe7jijY5LdUP2ko6
Excellent ! Merci Loic d’avoir pris le temps d’expliquer en détails ce que tu as fait dans les deux cas. C’est très probant.
Pres de chez moi ll y a une petie curiosité, un bloc de rocher coincé dans la rivière et quand la rivière est haute, une cascade coule à côté.
Je me suis dis que c’était l’idéal pour m’exercer à la pose lente.
J’y suis allée un matin et j’y suis restée au moins une heure car j’ai essayé pleins de réglages et positions différents!
Cool !!! C’est clair que ce genre de sujets nous fait rester longtemps sur place et c’est ça qu’on aime ! 🙂
Bonjour, je réalise principalement des photos opportunistes. Mais récemment pour aidé une de mes collègues j’ai du faire des photos de cocktail et prendre le liquide qui est versé dans le verre de façon net.
Je me suis donc entraîné chez moi avec juste de l’eau pour m’entraîner à ajuster la vitesse vitesse et la luminosité en étant à la fois à l’intérieur et à l’extérieur.
Le jour j j’avais plus qu’à ajuster certains réglages est prendre mes photos. Résultat concluant. Autant pour moi que pour elle.
Bonne journée
J’adore !!!! Merci Anne-Gaelle pour ce partage. J’insiste sur un point que tu as soulevé : l’entrainement. C’est essentiel. Il ne suffit pas d’avoir l’intention, il faut aussi s’entrainer pour que le résultat soit le plus probant possible 🙂
Suite a une billebaude, en orée de forêt, ou j’ai découvert un près où les lièvres jouaient, j’y suis retourné le lendemain pour un affût et photographier les jeux de course des lièvres … Mais j’avais un autre idée en tête, puisque la veille il y avait aussi des buses en chasse et donc je voulais prendre les reactions des proies face a leur prédateurs…
Un grand merci Thierry d’avoir pris le temps de partager ton expérience et ton idée projet photo. La relation proies-prédateurs est un thème assez peu montré je trouve en photo animalière donc tu as là un chouette projet !