La photographie d’oiseaux en vol est réputée être difficile, c’est la raison pour laquelle j’ai scindé l’article en deux parties. Nous avons vu dans la première partie Comment photographier les oiseaux en vol – Partie 1 tous les aspects matériels.
Si vous ne l’avez pas encore lue, je vous conseille de le faire maintenant et de revenir sur cette page juste après! Tiens, petite astuce au passage : pour ouvrir une nouvelle page dans votre navigateur sans perdre l’actuelle, cliquez sur le lien de la page en maintenant enfoncé la touche CTRL, bien pratique !
Cette seconde partie est consacrée aux réglages à faire sur votre appareil. Pas de bons réglages, pas de belles photos !
Pour obtenir une photo d’oiseaux en vol accrochant le regard (c’est ce qu’on recherche tous) il y a trois choses à retenir :
- la netteté
- l’exposition
- une attitude intéressante … Et c’est d’ailleurs valable pour toutes les photos d’animaux sauvages !
La netteté : quels réglages ?
Précision importante : je parle ici exclusivement de la photo d’oiseaux en vol nets, c’est à dire sans effet artistique comme le filé par exemple.
Pour figer des oiseaux en vol, utilisez une vitesse d’obturation rapide, d’au moins 1 / 1000. Utiliser ces vitesses élevées permet de :
- compenser toute instabilité de votre part (obligatoire car vous suivez l’oiseau dans son vol)
- figer le mouvement de l’oiseau, surtout les ailes hyper véloces, surtout chez les passereaux.
En photo animalière, la recherche d’une vitesse d’obturation suffisante est une sorte de Graal :). L’ouverture du diaphragme, la montée en sensibilité (800, 1600, 3200 iso ou plus pour les chanceux) sont les deux paramètres à modifier dans cette quête.
Chouette, pour une fois, vous ne serez pas trop confrontés à ce problème car en pointant l’objectif vers le ciel (pour suivre des oiseaux en vol, c’est mieux 🙂 ) la luminosité sera toujours suffisante.
Et chose rarissime, il est même possible que le reflex ait trop de lumière !
Ca m’est arrivé : parti en fin de matinée sous un beau soleil avec un reflex réglé sur les conditions lumineuses catastrophiques du crépuscule de la veille ( genre 1600 iso, ouverture maximum), mon fidèle Pentax m’a clairement fait comprendre que ça n’allait pas du tout 🙂
Ce que je veux dire, c’est que vous vous paierez le luxe d’être sur 200 iso, ouvert à f/11 et sur une vitesse de 1/1000 : des réglages de rêve pour un super piqué !
L’exposition parfaite : les réglages
Bon, tout n’est cependant pas rose. Car en pointant votre objectif vers le ciel normalement très lumineux, votre reflex calculera la quantité de lumière à laisser entrer en se basant exclusivement sur le ciel.
Si l’appareil a bien travaillé, le ciel sera bien exposé … mais pas l’oiseau ! Le pauvre animal qui n’aura pas été pris en compte dans le savant calcul du processeur sera tout sombre, sous exposé, dans le jargon, bouché.
Alors que faire ? Allez, un petit tour dans les menus ! Il existe un mode de mesure de la lumière appelé mesure Spot et c’est très simple : vous donnez dans ce cas l’ordre au reflex d’effectuer la mesure d’exposition exclusivement là où il fait la mise au point.
Si vous pouviez parler à votre précieux, ce serait : «bon, mon coco, tu oublies le ciel et tu vas bien faire attention à m’exposer parfaitement l’oiseau pour qu’il soit ni trop sombre ni trop clair !». Il vous suffit juste maintenant de traduire cette phrase en clics sur les boutons 🙂
Cette technique est à utiliser dans ce cas précis d’oiseaux en vol sur fond lumineux car si le fond est sombre, comme une haie par exemple, laissez le mode de mesure standard.
La bonne attitude des oiseaux en vol : les réglages
Il n’y a pas 36 000 questions à se poser : c’est la méthode bourrin ! Le maître mot ici est «Rafale». Laissez appuyer votre doigt sur le déclencheur pour prendre le plus de photos sur un très court temps.
Vous l’avez compris, en sortant 3 images par secondes vous avez moins de chance de figer la super attitude qu’en sortant 10 photos !
A mon sens, c’est typiquement le genre de situation pour laquelle le matériel vous avantagera … ou non !
Je reprends l’exemple de mon vieux Pentax K100D d’entrée de gamme d’il y a 5 ans : ses performances sur ce point sont catastrophiques ! Imaginez : une rafale de 3 images en RAW et après c’est la saturation.
Alors si vous êtes comme moi limités par votre appareil, passez en qualité JPEG pour accélérer le taux de rafale.
C’est logique : les images au format JPEG sont plus légères et donc plus rapides à traiter pour le reflex que le volumineux format RAW. Si vous êtes un adepte du RAW, et vous avez raison, je vous conseille quand même de l’oublier le temps de la rafale.
Deux astuces pour faire la différence
Astuce 1 : utilisez le collimateur central. Vous savez, lorsque vous regardez à travers le viseur, des petits carrés sont présents : ce sont les collimateurs.
Selon votre appareil, il y a en a plus ou moins, certains en ont 40 (bien) , d’autres à peine 10 (moins bien). Le collimateur central, celui se trouvant au centre ;), est le plus rapide, le plus efficace pour accrocher et suivre un sujet en mouvement.
C’est celui-ci que vous devez sélectionner : eh oui, faudra mettre un peu la main dans le cambouis, comprenez farfouiller dans le menu du reflex. Oubliez le tout auto et passez aux réglages manuels !
Astuce 2 : Tant qu’à être dans les bas-fonds des réglages, restons-y et trouvez puis choisissez la mise au point continue. Le nom de cette fonction diffère selon les marques … Lisez votre mode d’emploi 😉
En appuyant constamment à mi-course sur le déclencheur vous donnez l’ordre à l’appareil de ne jamais s’arrêter de faire la mise au point … jusqu’au déclenchement.
Fonction indispensable, qui a pour seul défaut d’être assez gourmande en énergie puisque l’objectif travaille non-stop. Est-ce la peine de préciser que vous devez obligatoirement être sur le mode Mise au Point Automatique (MPA) ?
comme d’habitude des explications claires et nettes , bravo! Grace à tes cours j’ai bien progressé, toutefois je butte sur la montée en isos pour la photo d’oiseaux en vol. Je n’ose pas trop monter les isos!!!! . Pourrais tu indiquer dans quels cas il ne faut pas hésiter et donner un exemple en indiquant les exifs ?
Merci d’avance et bonne fin de semaine!
Bonjour, est ce que ce réglages sont adaptés pour un appareil hybride canon m50 mark II
Super ! Tout paraît si évident. Mais c’est bien démontré. Bravo pour cet article qui me redonne envi de shooter. Surtout que mon Nikon d7500 a 6 im/s et mon vieux 70 300 devraient se réconcilier et travailler au service d’un bon résultat. Merci
Je vois que les avis sont très partagés et je pense que le premier réflexe ( sans jeu de mots) ne doit pas être de considérer systématiquement que les autres ont tort. Les choix se font aussi en fonction de sa personnalité, voire de sa morphologie et de sa forme physique. Hé oui, ne pas oublier qu’on a parfois plusieurs kilos au bout des bras. Je n’ai rien lu sur le comportement du photographe. Les vieux routards le savent, mais il est bon de le rappeler aux débutants, la position du corps pour anticiper le déplacement de l’oiseau, le blocage de la respiration, éventuellement la flexion des jambes, etc… sont des facteurs utiles pour de bonnes prises de vues.
Après, le choix de la mesure spot peut aussi dépendre de ses propres réflexes et de sa rapidité à viser, mais personnellement elle me paraît idéale.
De même, je préfère rater des images plutôt que d’utiliser la rafale à outrance. Je préfère me concentrer pour tenter de déclencher au moment qui me semble le plus opportun.
Bonjour merci beaucoup pour toutes ces explications.
J’ai un LUMIX FZ 300. Qu’en pensez vous? Je n’ose me lancer dans les réglages manuels. Je laisse faire l’appareil. Pas souvent de réussite en vol!
Pentax ayant un mode TAV, c’est celui que je privilégie pour mes prises de vue des oiseau (ou des avions) en vol. En règlant la vitesse à au moins 1/1000, et l’ouverture à 8 à 11 suivant ensoleillement, les ISO nous apparaissent dans le viseur et il suffit de jouer sur les molettes pour être immédiatement à 100 / 200 ISO. A privilégier à mon avis pour sa facilité d’emploi.
Le problème que je rencontre le + souvent, c’est lorsque je photographie un oiseau devant une falaise ou un arrière plan différent du ciel…Comment faire en sorte que la mise au point se fasse bien sur l’oiseau et non pas sur l’arrière plan ?
Le mieux c’est de choisir le collimateur central, c’est le plus efficace. Ne laisse pas l’appareil choisir à ta place
Attention, pour celles et ceux qui font des concours ffp, il vous faut impérativement.un fichier Raw pour présenter en concours, si la photo reçoit un prix.
Merci pour tout ses précieux conseils, c’est tellement rare de trouver un photographe qui veuille distiller quelques astuces. Encore merci
Content que ça te plaise Valérie !
J’ai rarement lu des explications aussi claires. Merci
Canon 500D
Content que ça te plaise Fabrice !
Je viens juste de voir votre exposé sur les règles à appliquer pour se genre de photo .Bravos ! Moi qui aime la photo et qui en fait beaucoup ,jai souvent du mal à faire les bon réglages. Alors vous pensez bien que là je garde votre explication tel un trésor. La cause de ce vol de l’explication est simple. Le temps de prendre le bouc…de trouver la bonne page et encore faut-il que je comprenne de suite puis faire les réglages. Cest trop tard les oiseaux sont rentrés se coucher et il me reste plus ca en faire autant. Bon il me reste encore le choix d’acheter une carte postale d’oiseau .
Moi-même je suis un oiseau de 73 berges c’est vous dire la vitesse du réflexe cervical. ! Néanmoins je fais d’assez bon films que je monte moi moi-même.
Allez encore merci!!!
J’ai un Nikon D5300
J’ai le même appareil et je débute en photo. Merci pour les explications, y’a plus qu’à… ?
Je pense aussi que l’objectif doit être de qualité mais dans ce domaine je pense que les prix de ceux-ci sont très onéreux moi je possède un 150/600 de chez de Sigma 1000 euros et je pense que pour un photographe animalier cela doit être un jouet…
bonjour, j’ai aussi un 150/600 tamron et j’en suis ravi.
c’est une excellent objectif pour l’animalier… à règler en fonction du boîtier ! Sigma a un système de dock qui fait ça très efficacement.
Et la stabilisation ?
Sur le Pentax, c’est le capteur qui stabilise. Sur certains objectifs on peut choisir de ne stabiliser qu’en horizontal, ce qui est souvent suffisant pour les prises en vol. Mais il en faut une car la prise en vol se fait très rarement sur trépied et les « bougers » sont quasi obligatoires.
Bonjour à tous.
Non pas de stabilisation pour les oiseaux en vol, au dessus 1/1000s. Pour ma part je reste à et au dessus de 1/1250s.
Ma technique pour les oiseaux en vol : 1/1250s – f/8 – Iso auto – mesure Spot – et -0.3, je n’utilise QUE le collimateur central avec une mise au point en continue. Mon astuce, avant de prendre la photo de l’oiseau en vol, je fais la mise au point au plus prêt (6m) quand il passe, je le cadre plein centre avec le collimateur central (il est flou et c’est normal), j’appuie sur le déclencheur, la mise au point se fait directement sur l’oiseau et je déclenche en même temps ma rafale.
Bonjour,regarder avec intérêt cet article sur les oiseaux,il est vrai que ce n’est pas évident, pourtant je peux vous garantir que l’on peut shooter en manuel en ayant la main sur l’ouverture et l’expo,c’est d’ailleurs ce que j’apprends à mes élèves en atelier
la preuve,travailler uniquement en ouverture nous lie à la luminosité et à l’arrière plan et ce n’est pas ce qu’il y à de mieux,il faut pour cela maitriser parfaitement sa technique
https://www.facebook.com/photo.php?fbid=2656700467713043&set=a.153566374693144&type=3&theater
https://www.facebook.com/michel.compagnon.9
Toujours pas de PDF ?
Bonjour, moi j’ai un problème de réglage car avec collimateurs central il doit y en avoir 16, mes photos sont floues, il fait la mise au point derrière!il change pas j’ai un canon 80D Tameron 150- 300 en Ai, auto iso, mode tv.
Il y a 45 collimateurs au total, mais tu peux sélectionner le collimateur central et c’est celui là qu’il te faut.
Bonjour Régis
Je desirerai connaitre ton avis sur la photo au flash des oiseaux.
Dérangeant ou pas pour ceux-ci ?
Problème de déontologie ?
Merci pour ta réponse
(visiteur du salon 2018)
Patrick LEASSON
Bonsoir Patrick,
Question intéressante. Difficile de répondre car a ma connaissance il n’existe pas d’études a ce sujet. A priori et d’après mon expérience, ça ne pose pas de soucis. Ils peuvent percevoir ça comme un éclair.
Le flash à une porté max de 20 Ml,avec une synchro à 125 globalement sauf à haute vitesse,suivant la focale utilisée pas évident de figer l’oiseau ,la lumière naturelle est bien plus efficace quand on la maitrise
Bonjour
Je possède un Canon 300D mais je n’ai rien trouver sur internet pour mettre le mode de mesure spot.
Comment fait-on ?
Merci de votre aide.
Bonjour Mathis, le plus simple est de voir dans le mode d’emploi 🙂
J’ai déjà regarder, et je n’ai rien trouver sur cela.
Bonjour,
une autre solution existe (sans passer par la mesure spot) pour l’exposition sur ciel clair sur-exposer l’image à +1/3 voir plus. C’est aussi efficace.
Pour les difficultés à attraper l’oiseau en plein vol, avec un zoom il suffit de partir de la plus petite focale 100mm et d’augmenter jusqu’au celle souhaitée 300, 400.
Avec un télé c’est un peu plus complexe, prendre un point au sol à la même distance que l’oiseau et faire la mise au point puis chercher l’oiseau dans le ciel, l’AF accrochera plus facilement ce dernier.
kevin
http://photonature08.fr/
Bonjour
Le lien pour la partie 1 de l’article ne semble pas fonctionner…lien au début de l’article
A bientôt
Karine
Bonjour Karine,
merci pour l’info. Comme le site vient tout juste dde subir un très gros lifting, il y a des erreurs que je suis en train de corriger 🙂
Bonjour Régis,
Je suis venu à ron blog par celui de Laurent Breillat, qui te recommande dans un de ces articles. Je découvre la photo, avec un attrait particulier pour la photo animalière et cela devient une passion grâce à vous deux et à vos excellents conseils!
Pour la photo d’oiseau, une autre difficulté me semble être d’arriver à retrouver le volatile dans son objo après l’avoir repéré à l’oeil nu. J’en perdu beaucoup, faute de repère et de visée correct! S’il y a une astuce pour éviter de fouiller le ciel à la recherche de l’oiseau perdu, cela m’interesse!
Encore merci et bravo pour ton blog!
Thibault
Salut Thibault, je me permet de répondre car je connais le même problème, surtout depuis que je me suis offert un 70-300mm ou il devient souvent difficile de suivre un oiseau en plein vol.
dernièrement j’ai découvert qu’en ouvrant les deux yeux je pouvais plus facilement retrouver un oiseau dans le ciel, puis des que je l’ai repéré je referme l’oeil qui ne me sert pas a viser…
ça peut peut être t’aider aussi…
Merci à toi Ary d’avoir pris le temps de formuler cette réponse. 🙂
Merci Ary, j’essaye cet après midi ta visée 2 yeux ouverts. Et puis, j’ai trouvé l’article de Régis sur l’entrainement à base de bananes, il va falloir que je suive ce régime (le jeux de mot est un peu foireux, je l’admets).
Encore merci ! J’ai mis en application tous les conseils aujourd’hui (sur un pigeon) et j’ai réussi a sortir des photos dont je suis plutôt très content, c’est la première fois !!
Pour les voir, c’est ici : http://aventurereflex.wordpress.com/2013/03/21/jai-reussi-et-le-premier-qui-me-dis-que-ce-nest-quun-pigeons-je-lui-donne-un-gage/
Hello Ary,
je suis allé voir tes photos sur ton blog. J’invite les lecteurs à faire de même et se rendre sur ton blog pour voir tes photos et aussi et surtout lire les commentaires.
A bientôt ! 🙂
merci Regis !
encore quelques photos d’oiseau prises il y a quelque jour. On aurai besoin d’une identification, Buse, Faucon, Colibri ?
c’est ici : http://aventurereflex.wordpress.com/2013/04/02/et-au-milieu-coule-une-petite-riviere-le-nahal-habessor/
tu peux donner ton avis Regis STP ?
Non, pas colibri 😛 lol
Je t’ai répondu sur ton article. A bientôt !
BonsoirMick, et Régis, je m’aperçois seulement maintenant que j’ai répondu et remercié Régis pour les commentaires et l’aide qu’il m’ a apportées pour photographier les oiseaux en vol… J’ai du reste envoyer une réponse à Régis sur son mail direct…
Mick, cela me ferait plaisir de t’envoyer un compte rendu des essais que j’ai pu faire et des informations que j’ai glanées pour comparer nos idées…
Je te laisse mon adresse mail modération : mail supprimé
supers articles (les 2) et très bons conseils… il y a plus qu’a les retenir et a les appliquer le moment venu (j’ai tendance a oublier la moitie !)
J’aimerai vraiment réussir quelques jolies photos d’oiseau en vol, c’est une sorte de photos « ultimes » pour moi, mais mon 18-135 est souvent trop court malheureusement…
génial merci pour les tuyaux en tant que novice jai apprécier
Bonsoir Régis, je te remercie pour ce blog qui nous permet d’avancer dans notre démarche. Je viens de renvoyer mon A77 au SAV (il était encore sous garantie) car ils ont changé la carte électronique …. et mis à jour le nouveau logiciel.. (il vient de rentrer et je ne l’ai pas encore essayé ).
J’espère que je n’aurais plus le même problème, à savoir je n’ai jamais travaillé pour les oiseaux avec la mesure spot que ce soit en vol ou près de la mangeoire….
Je suis en mode Large, mon sujet est bien éclairé, j’ai les bons paramètres.., mais une fois sur trois, le collimateur ne suit pas l’oiseau et bien entendu la photo n’est pas nette. J’ai souvent ce souci de mettre le collimateur sur l’oeil de l’oiseau et l’AF va décider autrement…
Peux tu m’aider ???
Amicalement
Muriel
Bonsoir Muriel,
Il y a différentes manières de procéder et je n’ai pas la science infuse, mais si ma petite expérience peut t’aider…
En matière d’exposition, j’ai longtemps travaillé avec le mode de mesure « pondérée centrale », que je jugeais moins restrictif que le mode « spot » pour prendre davantage en compte l’environnement autour du sujet.
La mesure matricielle était souvent à la ramasse : les sujets à contre-jour se retrouvaient fortement sous-exposés, et les aigrettes sur fond de marécages finissaient cramées (d’autant plus qu’en JPEG la récupération des hautes lumières est très limitée au post-traitement, contrairement au RAW).
Mais ça c’était avant… les boitiers ont fait des progrès considérables, et la matricielle s’en sort bien la plupart du temps (avec mon D300s en tout cas), tant que le sujet prend suffisamment de place sur l’image (pour ma part, finie la bascule entre les différents modes de mesure !).
Voila donc l’aspect le plus important de la prise de vue d’oiseaux en vol (ou de sujets en mouvement), la proportion de l’oiseau dans le viseur et sa vitesse de déplacement.
Pour un oiseau éloigné, la mise au point est relativement simple : la profondeur de champ est si importante que l’oiseau est entièrement net… si l’autofocus accroche. Pas de mystère, il faut du contraste… reste que prendre un oiseau sur fond de ciel devient très vite monotone, et inutile d’espérer distinguer les barbules… !
Pour un oiseau assez proche (ex. mouette à moins de 10m), la mise au point devient déterminante, et comme l’article l’explique bien, il est souvent préférable de miser sur le collimateur central en mise au point continue (pour rebondir sur la question de l’AF 51pts Nikon, inutile de laisser le mode dynamique 3D attraper un coup l’aile, un coup la tête, puis les pattes…). Typiquement, il s’agit de viser l’œil, mais ça ne fonctionne pas toujours, car :
– si l’œil représente une petite zone peu contrastée dans le collimateur, celui-ci peut être tenté d’accrocher un autre élément plus contrasté qui s’y trouve aussi (bec ou calotte par exemple)
– les performances de l’autofocus varient en fonction de la luminosité ambiante, de l’ouverture nominale de l’objectif et de sa motorisation. Les optiques (lumineuses) récentes sont à privilégier, et il est évident que le suivi autofocus sera plus fluide et précis en plein jour qu’au crépuscule !
– le délai au déclenchement (entre l’appui sur le déclencheur et l’enregistrement effective de l’image) représente un temps mort durant lequel le boitier ne suit plus le sujet. Les autofocus prédictifs sont censés le prendre en compte, mais cela ne fonctionne que pour des trajectoires prévisibles… et puis l’oiseau peut tourner la tête à tout moment !
– la vitesse d’obturation doit être adaptée à la vitesse relative du sujet, qui dépend de sa vitesse, de sa taille dans le viseur et du déplacement de du capteur (mouvements du photographe). Les efforts de mise au point sont vains si la vitesse n’est pas suffisante pour figer parfaitement le sujet. Les vitesses nécessaires sont très variables : si 1/500 convient pour des oiseaux lents, 1/4000 ne suffisent pas toujours pour des déplacements relatifs rapides !
A ce propos, il me parait bon de souligner que les exigences évoluent avec le matériel : avec un télé-zoom « standard » type (70-)300mm F/5.6, on est souvent trop loin et la faible ouverture implique une profondeur de champ élevée, plus tolérante sur la zone de mise au point. De même, sur ces optiques le piqué est souvent trop faible pour juger avec précision des défauts de vitesse ou de focus, tandis qu’avec un 300 F/4 (par exemple), les défauts de MAP deviennent rédhibitoires sur des sujets proches. Par ailleurs – et contrairement à certaines idées reçues – la stabilisation optique (ou mécanique sur les reflex Sony et Pentax) permet d’accroitre le taux de réussite des prises de vues d’oiseaux en vol.
Bref, pour les oiseaux en vol, même si le matériel influe beaucoup sur le taux de réussite (et la qualité d’image), il faut accepter d’avoir beaucoup de déchet, analyser ses clichés pour comprendre ses erreurs et persévérer (encore et toujours !).
Si on peut dresser un petit bilan en terme de « réglages-types » :
– régler l’autofocus en mode 1 collimateur, mise au point continue (AF-C chez Nikon, AI-Servo chez Canon)
– activer le mode rafale
– penser à désactiver certaines optimisations qui limitent la cadence, comme le D-Lighting, la réduction du bruit ISO et les corrections optiques chez Nikon
– préférer le JPEG si le RAW est trop lent (selon les boitiers, et sachant que certains RAW sont plus lents que d’autres)
– paramétrer une vitesse d’obturation suffisante (perso je mise sur 1/1500 minimum, et j’augmente en fonction du sujet), et veiller que la sensibilité ISO soit acceptable en terme de bruit
– viser l’œil et suivre l’oiseau le plus régulièrement possible
– déclencher en rafale (pas trop tôt pour éviter que l’oiseau change de cap en entendant le déclencheur).
En espérant que ça puisse t’aider 😉
NB : Félicitations à Régis pour son blog très sympa. Je passais par hasard… j’y repasserai probablement 😉
Salut Mick,
c’est moi qui te remercie pour avoir apporté une réponse aussi complète, qui mériterait d’être un article à elle toute seule ! J’espère que Muriel en a pris connaissance … sinon ça servira forcément à un autre lecteur de passage 🙂
Bonjour
tout d’abord un grand merci pour ce blog sur lequel j’apprends énormément.
Pour photographier les animaux en vol, comment respecter la règle des tiers ? Lorsque je prends un portrait, je fais ma mise au point, puis je déplace mon appareil photo de telle manière à ce que le visage soit situé sur un point de force. Mais pour les oiseaux en vol… je n’ai pas le temps. Est-ce en post-production qu’il faut retailler la photo ?
Merci d’avance pour vos réponses et merci encore pour ce super blog !
Salut Pierre-Lin,
merci pour ton commentaire et tes encouragements pour le blog. C’est typiquement le type de message qui donne une bonne donne de motivation pour continuer à écrire des articles 🙂
Le problème que tu soulèves revient très souvent. Et tu as déjà une partie de la réponse : ne pas hésiter à recadrer sur ordi dans l’optique de décentrer le sujet plutôt que dans l’idée de s’en approcher … numériquement. Ca ne me pose pas de problème, à condition de le mentionner si tu comptes diffuser ta photo : on le voit souvent dans les ouvrages, les revues, parmi les données EXIF, il y a parfois la mention photo recadrée. C’est en fait la même chose que de découper une bonne vieille photo argentique de manière à replacer le sujet sur un point de force, ou de placer un cadre autour de la dite photo.
Sinon, pour répondre plus précisément à ta question, je me permets de copier-coller une réponse que j’ai donnée dans un précédent commentaire. A bientôt !
Pour les sujets très remuants comme les passereaux, une des clés pour faire un cadrage pas trop centré avec un collimateur excentré est de prévoir l’arrivée du sujet à un endroit prévu et de l’attendre près à faire la MAP et déclencher ! Il faut donc bien connaitre l’espèce et son environnement : la mangeoire est excellente pour s’entrainer à ça.
Bonjour Régis,
Je viens de lire ta parite 2
Tu dis de monté le ISO à 800 ou plus haut
Ça fera pas trop de bruit sur la photo ?
Je me disais que moin le ISO est haut, plus la photo sera claire.
Bonne journée
Yves
Hello Yves,
sur des appareils reflex d’entrée de gamme d’il y a quelques années, la montée à 800 ISO peut déjà générer du bruit, c’est d’ailleurs le cas avec mon Pentax K100D.
Par contre, sur des reflex récents, on peut monter assez haut sans que cela ne soit très gênant ! Je n’ai pas eu l’occasion de teste des appareils de ce type, mais j’imagine qu’une montée à 3200 ISO ne doit pas leur poser de problème !
Bonjours à tous, tout d abord bravo pour ton super site et tes super article.
J’aurai une petite question, es qu’il vaux mieux se mettre en collimateur central comme tu le dis, ou mettre tout les collimateurs activé pour avoir plus de chance d’avoir la bonne mise au point ?
Merci encore 🙂
Salut !
je suis allé voir ta galerie Flickr j’ai bien aimé ta série sur Paris by Night, classique, mais vraiment réussi. Le coup du clair de lune est très beau.
Pour ta question sur les collimateurs, moi, je préfère être sur le collimateur central car mon Pentax n’est pas très bon je trouve dans la détection des sujets à accrocher. Très souvent ce satané reflex me chopait un élément du champ qui n’était pas celui que je voulais, et ça, c’est terriblement agaçant. Genre la branche derrière l’oiseau mais pas l’oiseau.
C’est pourquoi je préfère avoir la main sur les collimateurs : central pour une efficacité maxi ou excentré quand j’ai le temps pour une composition sympa.
Maintenant, je ne connais pas ton reflex et ton objectif, mais si tu les penses efficaces en MAP auto, tu peux très bien laissé tous les collimateurs activés. Il faut faire des tests et choisir la solution qui te convient.
J’espère avoir répondu à ta question.
Merci beaucoup pour ma galerie FlickR.
Oui tu a répondu a ma question, je testerai demain matin des deux façons, en auto et en collimateurs central. 🙂
Merci encore.
Effectivement , après avoir tester 🙂 collimateur central marche 1000 fois mieux que collimateur automatique :).
Merci encore.
Ah, je suis content que cela te rende service !
Maintenant, pourquoi le collimateur central fonctionne mieux, je ne sais pas vraiment. Peut-être est-ce du à une plus grande concentration de lumière au centre de l’objectif, ce qui améliore son efficacité ?
S’il y en a qui ont la réponse, dites-le 🙂
Une série d’articles super interressant, dans un super blog. J’abonne ! Merci et félicitations. Chris.
Sympa ton site Chris,
Juste une remarque, j’ai failli donner un grand coup de pantoufle sur mon écran ! La faute à un petit insecte baladeur 😉
Super article, bien lire son manuel est très important et éventuellement acheter un gros livre complémentaire sur son appareil. (Ce que j'ai fais et je le regrette pas du tout!)
Merci pour l'article tiptop comme d'habitude ! 🙂
Salut Dan,
c'est gentil ! 🙂
Je n'ai jamais acheté de livre complémentaire au mode d'emploi tout simplement parce que je n'en ai jamais trouvé pour le pentax K100d.
Perso, j'ai toujours aimé lire les manuels des appareils électroniques acheté, c'est mon coté geek ! Par contre je connais de de nombreuses personnes qui ne le font pas et qui viennent souvent me demander comment ça fonctionne !
articles toujours très intéressant. J'ai encore du mal à prendre les oiseaux (petits) en vol.
Hello Yvette,
à force de voir les passereaux communs aux abords de nos maisons, on pourrait penser que les photographier est facile ! Et non !!!! C'est comme les lapins de garenne, y a pas plus dur que photographier un lapin de garenne dans une zone de chasse … et pourtant le lapin est un animal très commun, hyperconnu.
Plus petits: ils sont plus près, donc les déplacements relatifs (ou plutot angulaires ) sont plus importants et leur vol est beaucoup moins prévisible en l'air que celui d'un rapace, d"un héron ou d'un flamand rose.
D'ou l'intéret de les attendre près de la mangeoire, en essayant de créer des "passages obligés" (sens d'approche imposé) avec des branchages rapportés.
Encore faut il une lumière suffisante pour les figer au moins un peu en l'air…
ce que tu dis là est super important et un peu de physique pour comprendre est toujours bon !
c'est je crois le même principe que lorsqu'en voiture, le paysage au loin ne bouge pas beaucoup alors que les poteaux des haies toutes proches défilent à toute vitesse.
Pour les passages obligés comme tu les appelles c'est une solution, on pourra aussi, et c'est ce que je fais, ne s'occuper que d'un oiseau à la fois quand il y a abondance de passereaux à la mangeoire.
salut et merci pour le renvoi de lien. Juste 2 petites précisions de rien du tout d'après mon vécu :
-pour la vitesse, pour les passereaux, 1/1000° est vraiment le minimum. Par contre pour les gros oiseaux qui ont plus tendance à planer, 1/400° suffit largement (mouettes, goélands, milans, buses, corneilles…)
-pour le mode de mesure, je travaille en spot, et malgré ça, surement dut à la difficulté d'avoir l'oiseau en entier occupant bien le viseur central, je dois ajouter des corrections d'expo de +1 à +2IL sinon mon sujet est bouché.
bonne semaine 😉
Deux petites précisions de rien du tout …. sacrément utiles ! Merci de le dire.
Pour la millième fois je pense sur ce blog je redis que j\’adore ce web 2.0 basé sur les commentaires et les participations actives des lecteurs. La preuve avec le tiens !
Je suis complèment d\’accord avec tes deux remarques. D\’ailleurs, je n\’ai pas mis les EXIFS pour la photo de la mouette rieuse, mais elle a été prise au 1/750, en dessous du 1/1000 et elle est nette.
Enfin, pour la correction d\’exposition, il me semble que chaque reflex doit réagir différemment pour une situation donnée. Il n\’est pas dit qu\’avec mon Pentax je sois tenu de faire une correction d\’expo alors que toi tu devras en faire. Pour dire qu\’il faut aussi bien connaitre son matériel et la manière dont réagit son reflex. C\’est ça aussi l\’expérience !
cet article est bien intéressant !
à mon sens, il est assez important d'utiliser le collimateur central. Pour la mesure spot, c'est plus efficace, mais également dans la compo des images. Si on choisit un collimateur plus décentré, on a toujours le risque de voir l'oiseau débouler de l'autre côté (ça m'arrive souvent avec des photos de pétrels en vol). Et je pense aussi que l'autofocus en mode intelligent AiServo chez Canon par exemple) est plus performant sur le collimateur central.
et concernant l'autofocus, il faut qu'il accroche bien. Et chez Canon, on est pas forcément aidé sur tous les boîtiers. Je crois même que Nikon a un temps d'avance là-dessus !
Ben! l'essentiel est ailleurs…. je veux dire dans le réglage utilisateur parce que si tu laisse le D300S en mode matriciel 3D 51capteur et détection automatique il va passer du temps à faire le point sur les nuages que croise l'oiseau… en suivi 3D mais capteur choisi par l'utilisateur ça passe en vol lent (phases de poser, bien perpendiculaire…) mais pour le reste c'est bien en capteur central sélectif et map continue que le suivi cartonne! Et encore pour le martin pécheur découvert dimanche matin je ne vois que la barrière sophistiquée ou la map manuelle présomptive +coup de bol pour en sortir une nette
D\’où l\’intérêt de bien lire le mode d\’emploi ! et c\’est un minimum : pour celui qui veut vraiment être au point (pardon pour le jeu de mots 😉 ) il existe des livres entiers sur tel ou tel modèle de reflex.
Et puis après ben … il faut s\’entrainer ! C\’est pour ça que la mangeoire est un super terrain de jeu : oui, des mésanges noires prises à la mangeoire, on en trouve des milliers, c\’est pas grave, c\’est l\’occasion de tester son matériel par exemple et de se faire la main.
Salut Olivier,
je suis content que en remette une couche sur le collimateur central : c\’est je pense un truc assez peu connu, et cela peur vraiment faciliter la prise de vue surtout pour ceux qui ont des boitiers un peu vieillot avec des optiques pas toujours très lumineuses.
Après, je ne suis pas assez calé pour savoir si Nikon est plus performant en autofocus que Canon sur certains appareils. Si tu le dis, je te crois ! 🙂 🙂