Enregistrer les podcasts, c’est beaucoup de travail. Pour continuer à le faire, j’ai rencontré Objectif Location qui a bien voulu m’accompagner, tout en me laissant une totale liberté dans ce travail.

Au sommaire de ce 42ème épisode

Voici ce que vous apprendrez dans ce podcast avec le photographe Daniel Saltzmann. Cliquez sur le temps pour accéder directement à la partie qui vous intéresse !

  • [1:50] La biographie de Daniel, la génèse de sa passion pour la photo animalière
  • [6:01] Sa technique pour attirer plus de 30 espèces animales
  • [8:01] La question du nourrissage des oiseaux
  • [11:12] Faut-il des connaissances naturalistes pour faire de l’affût ?
  • [13:40] Quel affût Daniel utilise pour être le plus discret possible
  • [15:52] Le matériel photo qu’il utilise
  • [17:50] Un zoom est-il un avantage en affût ?
  • [18:50] Connaissances naturalistes sur la huppe fasciée
  • [23:55] Quand peut voir et repérer la huppe fasciée
  • [27:00] Quels réglages pour photographier la huppe fasciée
  • [30:30] Quelles précautions prendre photographier le nourrissage
  • [31:40] Comment ne pas se faire repérer par la huppe fasciée
  • [35:00] La technique mise au point à utiliser
  • [37:00] Mode vue par vue ou mode rafale ?
  • [38:25] Le making-off de la photo de huppe fasciée favorite de Daniel
  • [42:00] Les expositions photo de Daniel

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L’invité

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Pour ce 42 ème épisode, c’est le photographe animalier Daniel Saltzmann qui est à l’honneur. On s’est « rencontré » grâce à Facebook. Ok, c’est virtuel, mais ça compte ! 🙂 Si vous êtes aussi sur Facebook, vous avez forcément déjà vu passer une photo de Daniel. Dès qu’il en poste une, c’est minimum 300 like !

Ce que j’adore chez Daniel, c’est la diversité de sa production photo. Les espèces qu’il photographie sont très nombreuses : ça va du renard à la martre des pins, en passant par différentes espèces de pic, le torcol fourmilier, le gros-bec casse noyaux ou bien encore le moyen duc. Et j’en passe !

Et bien sur, parmi tout ça, il a immortalisé à de très nombreuses reprises cet oiseau emblématique qu’est la huppe fasciée. Il a acquis une grande expérience photo avec cet oiseau. C’est justement tout ce qu’il va partager avec vous dans cette interview !

Vous vous demandez peut-être comment Daniel Saltzmann parvient à une telle diversité ! Tenez-vous bien. Tout se passe dans un seul et unique endroit pour la plupart de ses photos. Et spécialement pour vous, lecteurs d’Auxois Nature, 😉 Daniel a bien voulu dévoiler son affût magique ! 🙂

L'affut construit par Daniel où viennent de très nombreuses espèces.

L’affut construit par Daniel où viennent de très nombreuses espèces.

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Repères cités dans cet épisode

Vous avez aimé cet épisode pour apprendre à photographier la huppe fasciée ? Partagez cette interview sur Facebook en cliquant ICI, c’est le meilleur moyen de faire connaitre les photos et le travail de Daniel. Merci ! 🙂

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Quelques photographies de Daniel

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Transcription texte de l’interview

Régis Moscardini : Bonjour Daniel.

Daniel Saltzmann : Bonjour Régis.

Régis : Tu m’as dit avant de commencer l’interview que tu avais une petite crève. Tu as la voix un petit peu rauque.

Daniel : Oui, c’est ça, malheureusement.

Régis : C’est le problème de l’automne. Il y a des temps ensoleillés, des temps humides qui s’enchainent et parfois on ne passe pas à travers les virus qui trainent. On commence par le passage obligé mais nécessaire. Est-ce que tu peux nous dire en quelques mots, s’il te plait, qui tu es et surtout ce qui t’a amené à faire de la photographie animalière ?

Daniel : Je m’appelle Daniel Saltzmann. Je suis né en 1982 et j’habite le Haut-Rhin en Alsace. Je suis employé pour un collège privé comme surveillant et prof de sport. Il y a quelques raisons qui m’ont orienté vers la photographie animalière. La première, c’est mon père qui m’a vraiment donné cette passion, ce virus parce qu’avec lui on faisait pas mal de marche. Il m’a appris un peu à découvrir ce monde sauvage.

Régis : Est-ce que ton papa fait de la photographie animalière également ?

Daniel : Non. Absolument pas.

Régis : D’accord. C’est d’abord l’amour de la nature qu’il t’a transmis.

Daniel : La seconde, c’est vrai que j’ai eu la chance de voyager pas mal en Chine, au Tibet, en Afrique, en Thaïlande, dans pas mal de pays. C’est ça qui m’a vraiment poussé à faire de la photo lorsque je voyais des paysages absolument fabuleux.

Régis : Ces voyages-là ont été faits dans un cadre personnel, en vacances par exemple avec ta famille ?

Daniel : Il y a les deux. Il y a eu un cadre personnel, il y a eu un cadre familial mais il y a aussi ce cadre avec des ONG chrétiennes pour aider des réfugiés par exemple ou des personnes qui ont des gros problèmes, surtout en Afrique.

Régis : Est-ce que tu as pu pendant ces voyages-là qui étaient déjà humanitaires développer un peu ton œil photographique ou tu étais surtout tourné vers ta mission en premier ?

Daniel : Je ne pense pas vraiment avoir développé un œil photographique durant cette période mais ça m’a ouvert les yeux sur l’aspect merveilleux des continents et des pays avec leurs différences.

Régis : Quand on part comme ça dans des pays lointains et assez exotiques, lorsqu’on revient en France dans la région dans laquelle on vit et que finalement on ne la regarde plus trop parce qu’on la connait par cœur, est-ce que le fait de partir et de revenir ça a tendance à nous faire ouvrir les yeux sur notre environnement très proche ?

Daniel : Ah oui ! Entièrement. On a des vues complètement différentes que ce soit en Afrique ou sur les iles, mais lorsqu’on revient sur sa terre natale, on découvre et on redécouvre des beautés simples mais tellement belles quand on y prête attention.

Régis : Exactement. On n’est pas blasé du tout du retour. On ne se dit pas « c’était mieux là-bas ». C’est exactement ce que tu dis Vincent Munier, il le dit très clairement. Il prend énormément de plaisir à revenir dans ses Vosges natales quand il revient de ses longs voyages.

Daniel, dans mes interviews je demande quasiment toujours à mon invité s’il peut faire un lien entre son métier ou sa formation initiale, sa formation étudiante et la photo animalière. Tu l’as dit, tu es prof de sport. Est-ce que cette activité professionnelle te donne des clés, des outils pour mieux réussir tes photos ?

Daniel : Je pense que ce qui est bien pour moi, ce qui est primordial, c’est d’être dehors. Le fait d’être dehors avec mes élèves, ça me permet d’apercevoir des fois des scènes assez incroyables, même en plein air, c’est-à-dire d’observer encore les oiseaux. Ça m’arrive souvent en plein cours de sport d’observer les oiseaux, d’entendre les pics et de prêter attention.

Régis : D’accord. Le lien il est dans l’activité extérieure dans l’une comme dans l’autre.

Daniel : Bien sûr.

Régis : Il suffit de parcourir tes photos que tu mets sur ta page Facebook pour se rendre compte de la diversité de ton travail. Ce n’est pas exhaustif mais je cite : tarin des aulnes, lièvre, hibou grand duc, renard, écureuil, bouvreuil pivoine, etc. Ce sont des photos qui sont à chaque fois très jolies, bien exécutées. Comment tu t’y prends pour avoir une telle diversité ?

Daniel : Pour ma part, je pense que pas mal de photographes utilisent cette technique, c’est qu’ils font des affûts fixes qui leur permettent d’approcher plus près les oiseaux. Pour ma part j’ai la chance d’avoir un affût fixe dans un jardin privé où j’ai la martre qui vient, aussi le très beau pic cendré qui est beaucoup plus rare qui vient régulièrement.

C’est un endroit où je nourris pas mal, les écureuils, les oiseaux entre autres. C’est un petit studio photo que j’ai mis en place.

Régis : D’accord. C’est génial cette image, c’est un studio photo extérieur. Il faut quand même un environnement naturel qui soit riche. C’est nécessaire mais ce n’est pas suffisant. Est-ce que le fait que ton affût soit fixe et présent, j’imagine, toute l’année, tu penses que ça aide, que les animaux s’habituent à sa présence et viennent régulièrement ?

Daniel : Tout à fait. Je nourrissais, là j’ai un peu moins de temps, mais il y a un an je nourrissais pratiquement tous les deux jours. A savoir que je mettais en général 3 kilos de graines par jour et en deux jours c’était fini.

Régis : Quand tu nourris comme ça, tu attires un maximum d’espèces ?

Daniel : J’ai une grande variété. Je peux avoir entre 30 et 40 espèces.

Régis : Sur un seul affût ?

Daniel : Un seul affût, oui.

Régis : Un seul site. Ça peut être effectivement un bon moyen pour les photographes qui n’ont pas beaucoup le temps d’aller dans la nature, de chercher beaucoup d’espèces, parce que c’est très chronophage à chaque fois, d’attirer les espèces à eux.  Est-ce qu’on te l’a déjà reproché au niveau de l’éthique ? Est-ce qu’on t’a dit « tu nourris, ce n’est pas très bien, ce n’est pas très naturel » ? Est-ce que tu as déjà eu ce genre de réflexion ?

Daniel : Personnellement pas mais c’est vrai que dans mes débuts de photo, j’évitais de nourrir. Par la suite, je me suis rendu compte que certaines espèces plus rares étaient assez difficiles à approcher et que si je voulais arriver à de belles photos, des beaux supports, il fallait que je m’y prenne autrement. C’est ce que j’ai fait. C’est sûr que le résultat est différent.

Régis : Mais de toute façon il y a une règle absolue pour ça, c’est de ne pas arrêter le nourrissage de manière très abrupte. Les animaux évidemment s’habituent à cette présence, à cet apport de nourriture. Si on arrête d’un coup c’est là que ça peut être problématique. Après, si on poursuit le nourrissage en plein hiver jusqu’à la fin de l’hiver, ce n’est pas très gênant.

Daniel : Non. Mais c’est vrai qu’en règle générale, on nourrit seulement en hiver. Pour ma part des fois, en tout cas l’an passé, je n’ai pas honoré cette règle, j’ai nourri vraiment en continuité, ce qui m’a permis de maintenir toutes les espèces jusqu’en hiver, au moment crucial.

Régis : En général en France, dans les magazines, les livres ou même les forums qu’on peut parcourir, les photographes, les ornithologues en France ne nourrissent que l’hiver.  Ce n’est pas le cas du tout des Anglais qui, eux, ont une grosse culture ornitho et d’observation des oiseaux dans les jardins, nourrissent toute l’année. Donc c’est quasiment une question de culture.

J’avais lu que ça pouvait être problématique au moment du printemps quand les mâles essayent d’avoir leur territoire. Le fait qu’il y ait un lieu très concentré où tout le monde se retrouve à cause de la nourriture, ça peut être problématique pour les mâles qui cherchent à avoir leur territoire. Les Anglais le font et ce n’est pas pour ça qu’ils ont moins d’oiseaux que chez nous.

Daniel : C’est sûr. En France on a une culture propre. Le fait de nourrir toute l’année n’est pas forcément bien vu.

Régis : Il faut garder une question d’hygiène aussi. Justement par rapport à ça, est-ce que tu fais attention à nettoyer régulièrement l’endroit où tu nourris ?

Daniel : Oui. Parce que justement ça crée des infections. Donc il faut vraiment régulièrement nettoyer, enlever les graines, enlever toute nourriture qui pourrait être avariée, toute nourriture qui a pris peut-être de l’eau, pour que l’hygiène soit maintenue au meilleur.

Régis : Exactement. C’est exactement ce qu’il faut faire. Il ne faut pas laisser les bactéries se développer, ça peut être problématique. Même si tu es en affût pour les photos que tu fais, est-ce que malgré tout tu dois faire des recherches en amont sur les espèces animales que tu sais que tu vas rencontrer dans tes séances ?

Je veux dire par là, si on veut rencontrer un renard dans le milieu sauvage en billebaude, il faut évidemment savoir à peu près où l’animal se situe, où il peut vivre. Il faut connaitre son biotope. Est-ce que c’est nécessaire d’avoir une connaissance naturaliste quand on fait principalement ses photographies en affût ?

Daniel : Oui et non. Je pense que toute personne sait faire un affût, sait poser des branches mais c’est un plus de connaitre les espèces, de savoir leur milieu, de savoir ce qu’elles mangent, de savoir ce qui les attire. Pour ma part je sais ce qui attire le pic cendré, le bouvreuil pivoine. Je pense savoir quel support il faut leur mettre pour qu’ils puissent venir se poser et être pris en photo.

Régis : Tu veux dire que si tu mets tel type de graines avec tel type de support et que tu veux par exemple photographier le pic cendré, si tu te trompes sur ces deux paramètres, tu ne l’auras pas, il ne viendra pas ?

Daniel : Je ne peux pas dire qu’il ne viendra pas mais ça sera peut-être plus dur, plus difficile.

Régis : Donc ces informations-là on les a dans la littérature naturaliste en règle générale ?

Daniel : On peut les trouver sur Internet. Je pense que des fois il faut chercher par soi-même, en testant.

Régis : En faisant des expériences. Se rendre compte que tel support fonctionne mieux qu’un autre par exemple ?

Daniel : Oui. Par exemple pour le pic cendré, c’est vrai que les troncs d’arbres creux lisses, pour ma part, marchent bien, marchent vraiment super bien. Si on rajoute un petit duvet de mousse, le support sera absolument idéal pour le pic cendré.

Régis : D’accord. Je répète encore, ceux qui ont un travail toute la semaine, comme toi par exemple et comme plein d’autres qui nous écoutent, qui n’ont pas beaucoup de temps de faire des recherches sur le terrain, parce que c’est vrai que ça prend du temps et des fois le résultat n’est pas au bout, d’avoir un affût fixe c’est idéal. Tu te caches dans quoi ? C’est un affût que tu as construit en dur, en bois ?

Daniel : Effectivement c’est un affût construit en bois. Il n’y a pas de vitres teintées comme en Hongrie chez Bence Maté. Mais il y a un support qui fait que je suis entièrement camouflé, il n’y a aucun dérangement. Je ne peux pas dire qu’il n’y a pas de dérangement, il y a toujours un léger dérangement. Je pense avoir fait ce qu’il fallait pour être le plus discret possible.

Régis : C’est intéressant. Ce qui est important, c’est que les animaux ne se rendent pas compte qu’il y ait un changement entre la présence et la non-présence du photographe ?

Daniel : Ce n’est malheureusement pas toujours vrai. Il y a quand même certaines espèces qui sont très sensibles au dérangement, certains rapaces par exemple. Si on coupe un arbre, le rapace sera perturbé. Ça dépend des espèces.

Régis : Justement, est-ce que tu as vu des rapaces à la mangeoire, c’est très rare, peut-être l’épervier ?

Daniel : L’épervier ne vient pas chez moi. Je ne comprends pas pourquoi. Mais j’ai entendu clairement pas très loin la chouette chevêche, j’ai entendu plusieurs chouettes qui étaient dans le jardin, je ne les ai pas vues. Dans mon jardin je sais qu’il y a des rapaces.

Régis : D’accord. Tu as rencontré beaucoup d’animaux, on vient d’en parler. Est-ce qu’il y a un animal que tu rêverais d’avoir dans ta carte mémoire ? Pas forcément dans ton affût, mais ailleurs ? Est-ce qu’il y en a un qui t’échappe, qui te fascine et qui fait partie de ton rêve photographique ?

Daniel : Il y a plutôt une scène, une scène que j’aimerais vraiment prendre en photo, immortaliser. Ce serait un nourrissage de pics cendrés. Et aussi le petit duc qui est mon rêve, donc le plus petit des hiboux que j’aimerais aussi prendre en photo. Ça c’est les deux objectifs.

Régis : Là, il faut oublier l’affût ?

Daniel : Ah oui, totalement.

Régis : On n’est plus dans le même cadre ?

Daniel : Non.

Régis : J’ai oublié de te demander Daniel, quel est le matériel que tu utilises principalement ?

Daniel : J’ai acheté un nouveau boitier qui est le Nikon D500 et j’ai 2 téléobjectifs, j’ai le Tamron 150-600 et le Sigma Sport 150-600.

Régis : Tu as les mêmes objectifs, mêmes focales, mêmes amplitudes de zoom mais de 2 marques différentes.

Daniel : Oui.

Régis : D’ailleurs ce sont 2 marques avec des méga-zooms comme on les appelle qui se tirent un petit peu la bourre. Est-ce qu’il y en a un qui est mieux qu’un autre ? Comment tu les compares les 2 ?

Daniel : Très honnêtement c’est assez difficile parce que les 2 zooms sont quand même de bonne qualité. Je pense que le Sigma Sport est peut-être légèrement meilleur en piqué. Après je pense que c’est 2 zooms qui se valent. Ce qui est bien sur le Tamron, c’est qu’il est bien plus léger. Le Sigma il fait son poids.

Régis : Exactement. Moi j’ai eu l’occasion de porter, d’utiliser un peu le 150-600 Sigma, il pèse son poids. C’est vrai que ça peut être un peu fatigant en bout de bras. Qu’est-ce qui t’a poussé à t’acheter ces 2 méga zooms qui sont identiques en termes de focale ? C’est effectivement cette différence de poids. Tu avais un méga zoom et tu en voulais un plus léger pour des circonstances particulières ?

Daniel : Honnêtement je voulais vendre mon Tamron et passer au Sigma Sport en pensant que le Sigma Sport serait largement meilleur, ce qui n’est pas forcément le cas.

Régis : Ça veut dire que le Tamron à la base il est déjà très bon ?

Daniel : Oui, il est bon. Il a un super piqué. On ne peut pas dire que ce soit le top du top en piqué mais il est bon.

Régis : Donc tu as ces 2-là. C’est intéressant d’avoir un peu ton retour d’expérience. Une question que je n’avais pas forcément prévu de te poser. Est-ce que tu penses que c’est un atout d’avoir en affût fixe un zoom comme tu as, toi ?

Daniel : Entièrement, oui. Je pense vraiment que c’est un plus parce que très souvent, là je parle du renard, certains animaux, certains mammifères peuvent se rapprocher tellement près que si l’on a une focale fixe, par exemple un 600 fixe, c’est sûr qu’on peut louper énormément de photos. Avec un zoom justement, l’avantage c’est qu’on peut zoomer, dézoomer comme on le souhaite.

Régis : Exactement. C’est vrai que ça peut être un atout. En affût fixe on ne peut pas se déplacer. Là c’est le travail de l’objectif. En zoomant et en dézoomant, c’est ce qui va permettre de changer un petit peu la scène et l’ambiance.

Daniel : Donc de recadrer aussi comme on veut.

Régis : Bien sûr. C’est intéressant d’avoir ton avis là-dessus. On en vient au sujet principal de l’interview. On va parler de la huppe fasciée. On va commencer par le commencement. Est-ce que tu sais pourquoi on l’appelle ainsi ? C’est un nom un petit peu rigolo ? D’où vient ce nom de huppe fasciée ?

Daniel : Je ne sais pas exactement. Je pense que le nom de la huppe fasciée vient certainement de sa huppe érectile, qu’elle a sur la tête.

Régis : D’accord. Dis-nous un peu quel genre d’oiseau est la huppe fasciée ? Où vit-il ? Quand est-il actif ? Toutes ces choses naturalistes super importantes qu’on doit connaitre quand on a un projet photographique sur une espèce en particulier ?

Daniel : Déjà il faut savoir que le nombre en Europe de huppes fasciées est d’environ 900.000 à 1,7 million.

Régis : C’est quand même pas mal. Ça va du simple au double mais ça fait quand même un sacré paquet d’individus.

Daniel : Oui. Par contre en France, il y en a entre 30 et 50.000, ce qui n’est pas énorme. Un conseil : toute personne qui souhaiterait pouvoir apprécier le spectacle de la huppe fasciée, c’est de se rendre en Espagne.

Régis : Il y en a beaucoup là-bas ? C’est réputé pour être un bon vivier ?

Daniel : Il y a une belle population ? Je n’ai pas les chiffres sous les yeux mais je crois que c’était dans les 800.000.

Régis : Effectivement.

Daniel : Donc c’est énorme. La huppe, c’est un petit oiseau, ce n’est pas un oiseau qui est très grand, il fait à peu près 32 cm pour un poids de 55 à 80 grammes.

Régis : C’est vrai, c’est peu. C’est un petit gabarit.

Daniel : Oui. Et l’espérance de vie c’est d’environ 11 ans.

Régis : C’est un peu gros comme un merle ?

Daniel : Oui.

Régis : Est-ce que le nombre d’individus, en France en tout cas, est en baisse ? Est-ce que c’est un sujet qui est en baisse ?

Daniel : Je ne pense pas que le nombre soit réellement en baisse mais c’est un oiseau qui est toujours sur liste rouge. C’est un oiseau extrêmement protégé. Il y a des plans qui ne sont pas toujours révélés au grand public. J’ai la chance de connaitre plusieurs personnes qui posent des nichoirs pour les huppes. Les huppes se rendent assez régulièrement, chaque année, sur leur site. Après c’est une question de savoir où sont les populations.

Régis : Justement, quel est le biotope idéal où on a le plus de chances de trouver une huppe fasciée ? Première question : est-ce qu’en France on peut la trouver partout ?

Daniel : Partout, non. Absolument pas.  Il faut déjà savoir que la huppe fasciée c’est un oiseau migrateur, il vient du Sahel, du désert du Sahel. Il vient dans ma région, dans la région d’Alsace en général entre le mois d’avril et le mois d’aout. Donc c’est une période où il y a possibilité de voir la huppe.

Régis : Et le biotope à peu près général, c’est quoi ? C’est comme l’hirondelle, j’imagine ?

Daniel : La huppe apprécie spécialement tout ce qui est haies, vergers et les arbres creux. Donc c’est très souvent dans les arbres creux qu’elle fait ses loges, donc d’anciens trous de pics, des pics épeiches. Elle se nourrit aussi principalement de larves de coléoptères, de sauterelles et de papillons.

Régis : Il faut quand même un endroit un peu diversifié au niveau de la nature, au niveau de la végétation. Il ne faut pas que ce soit des grands champs uniques de monoculture. Il faut des paysages un peu de bocage.

Daniel : Oui. Chez nous, c’est vrai que le terrain de prédilection, c’est des zones un peu sèches, ce qu’on appelle les collines sèches, c’est donc un biotope absolument spécial et fabuleux, non pas que pour la huppe mais spécialement pour la huppe.

Régis : D’accord. En Bourgogne, là où je suis, j’ai rencontré régulièrement des huppes. Ce n’est pas un endroit spécialement sec, des prairies de bocage, la campagne traditionnelle avec enchainements de champs, de haies, un petit peu de cultures.

On la trouvait régulièrement dans ces coins-là. Je sais qu’on peut la trouver assez facilement. Maintenant qu’on sait à peu près où la trouver, il faut vraiment se renseigner localement, sur des livres spécialisés, c’est quand même le mieux. A quel moment on a le plus de chances de la voir ? C’est un animal diurne, plutôt actif le matin, en soirée ? Comment tu vois les choses par rapport à ça ?

Daniel : La meilleure période pour voir la huppe, c’est du mois d’avril au mois d’aout, principalement en matinée parce que le matin on l’entend chanter, donc très tôt. Lorsqu’on l’entend chanter, ça nous permet de repérer à peu près l’endroit où se placent les  différents couples.

Régis : C’est déjà un repérage auditif que visuel ?

Daniel : Oui. En premier lieu c’est un repérage audio.

Régis : Comment tu fais ? Tu vas sur un site particulier pour avoir un extrait du son ? Comment tu peux faire pour savoir que dans la nature tel chant c’est celui de la huppe ?

Daniel : Disons que le cri de la huppe ou le chant de la huppe c’est un chant vraiment très spécial. Lorsqu’on l’entend, ça reste dans les oreilles. Il n’est absolument pas possible de se tromper en repérant ce chant. On dit que c’est un chant tridactyle sourd, donc ce sont 3 syllabes qui font « oup oup oup ». C’est très facile à repérer.

Régis : C’est un petit peu comme la chouette hulotte. On la repère comme ça. Ceci étant, si on ne le recherche pas activement mais qu’on voit cet animal voler, c’est comme son chant, quand on voit la huppe en vol, son plumage des ailes ne trompent pas non plus.

Daniel : Je dirais que moi je me suis trompé plusieurs fois. J’ai confondu la huppe avec le geai. Je parle du vol. C’est un oiseau qui a à peu près le même gabarit. Les couleurs, des fois, peuvent se ressembler. En vol ce n’est pas toujours évident.

Régis : Ça peut être un vol un petit peu ondulé, ça fait un peu ça. Mais une fois qu’on est assez proche, là on ne se trompe pas. Ses ailes sont magnifiques. On sait à peu près où la trouver, quand la trouver. Maintenant quels sont les comportements de la huppe à fixer sur la carte mémoire ? Est-ce qu’il y a des choses récurrentes à ne pas rater quand on souhaite photographier cet animal ?

Daniel : Il y a plusieurs prises de vue qui sont intéressantes pour la huppe. Notamment bien sûr le nourrissage, qui est une scène d’action absolument spectaculaire.

Régis : C’est-à-dire ? Qu’est-ce qui se passe exactement qui fait que c’est spectaculaire ?

Daniel : Les parents, principalement la mère vient nourri le petit ou les petits qui sont dans la cavité. Donc c’est un moment absolument spécial parce qu’on peut vraiment prendre en action, suivant les réglages qu’on fait aussi sur l’appareil, on peut avoir des scènes absolument fabuleuses.

Régis : Je reviendrai sur le nourrissage parce qu’il y a des choses à apprendre mais par contre techniquement sur le réglage, qu’est-ce qu’il faut comme réglage pour figer le moment où tu as la huppe qui arrive, qui dépose ses ailes et qui s’apprête à donner à manger à ses petits ?

Daniel : Pour ma part, j’essaie d’avoir une vitesse assez importante. Mes photos sont faites au minimum à 1600 à 3500 en vitesse d’obturation.

Régis : C’est quand même assez élevé. Comment tu peux utiliser une telle vitesse ?

Daniel : Pour figer un moment, je pense que c’est important de donner un maximum de vitesse. Je suis en général entre f/8 et f/13.

Régis : Tu arrives quand même à fermer le diaphragme et garder une vitesse assez importante ?

Daniel : Oui. Le problème, c’est qu’il faut justement faire attention à ne pas monter trop en iso. Certains boitiers le permettent, celui que j’ai actuellement le permet. Mais une image vraiment propre, sans trop de grains est quand même de bien meilleure qualité. Il faut éviter de monter trop en iso.

Régis : D’accord. J’aurais plutôt tendance à penser que pour avoir une telle vitesse, il faut ouvrir le diaphragme à fond. Tu parviens quand même à fermer un peu plus et garder la vitesse d’obturation assez élevée. C’est en pleine journée, c’est pour ça ?

Daniel : Oui, c’est ça. J’ai bien sûr repéré en amont la lumière du jour. Savoir à peu près quelles sont les meilleures périodes pour arriver à figer ces instants. C’est vrai qu’il y a une tranche horaire en matinée qui permet d’avoir une luminosité assez importante, qui permet justement de faire des réglages corrects.

Régis : Tu fermes à f/8, f/13 pour avoir un piqué optimal et tu gardes cette vitesse importante sans monter trop en iso grâce à cette lumière à cette heure qui est abondante. Par rapport au nourrissage, tu peux nous rappeler dans quel type d’arbre les huppes se nourrissent le plus facilement, nichent le plus facilement ?

Daniel : Il y a principalement plusieurs arbres mais là où je les vois le plus régulièrement, ce sont d’anciens cerisiers.

Régis : D’accord. Ça peut être ailleurs mais en l’occurrence pour toi c’est dans les cerisiers ?

Daniel : Oui. Je sais qu’il y a aussi dans les pommiers mais principalement ce que je vois, c’est dans les cerisiers.

Régis : Par rapport au nourrissage, on dit souvent qu’il faut éviter de photographier les oiseaux sur le nid parce qu’il suffit qu’on fasse une grossière erreur, ça peut vraiment mettre en péril la nichée. Est-ce que c’est aussi problématique avec la huppe ? Si c’est le cas, quelles précautions tu prends pour ne pas mettre en péril la nichée ?

Daniel : Il y a une loi qui interdit de prendre des photos d’oiseaux qui viennent nourrir, surtout un oiseau comme la huppe qui est sur liste rouge. Il faut savoir que j’ai demandé les autorisations aux brigades vertes, aussi au propriétaire, que je fais tout ce que je peux pour ne pas mettre en péril la nichée des huppes.

Il faut savoir qu’il y a aussi une période d’incubation, il y a une période où il ne faut absolument pas prendre de photos, il faut laisser entièrement la huppe tranquille pour ne pas mettre en péril cette portée.

Régis : Tu te places où par rapport à ça ? Comment tu fais pour ne pas être vu ? Dans un affût mobile, dans une tente affût, ou simplement le fait d’avoir ton camouflage, une espèce de toile sur toi ça suffit ? Comment tu t’y prends ?

Daniel : La première chose, c’est que je viens le plus tôt possible, j’arrive sur le site avant que les huppes me voient.

Régis : Donc très tôt le matin ?

Daniel : Oui, très tôt. Entre 3h50 et 4h30 du matin je suis déjà en place. J’attends en général vers les 6h-6h30 la première apparition. Les premières huppes commencent à sortir, à venir.

Régis : Tu te places dans un affût, comment tu fais pour être discret ?

Daniel : Dans le jardin, j’ai un affût 2 places que je place à bonne distance, ni trop près ni trop loin. Je fais le moins de bruit possible. Je mets tout en place avant que les huppes ne sortent.

Régis : Est-ce que tu ranges ta tente, ton affût après ta séance ou tu la laisses sur place pendant un certain temps pour que l’animal s’habitue ?

Daniel : Normalement il serait important de laisser plusieurs jours avant, même peut-être une semaine avant l’affût sur place pour que la huppe puisse être à l’aise avec ce nouveau dispositif. Mais pour ma part je ne peux pas, je n’ai pas les moyens de faire un affût fixe, en sachant que là où je prends mes photos c’est un lieu où il y a pas mal de personnes qui viennent. Il y aurait un dérangement énorme.

Régis : D’accord. Mais j’ai quand même l’impression que la huppe, d’après ce que tu dis, n’est pas aussi farouche que peut l’être un rapace par exemple ou même un pic noir en pleine forêt. Tu peux te permettre de remballer à chaque séance le matériel, c’est faisable ?

Daniel : Tout est faisable. Mais ce n’est peut-être pas le top. J’ai un ami qui est responsable de la pose de nichoirs. Pour les prises de photos, il met des affûts qui sont là pendant une semaine avant que les huppes viennent.

Régis : Est-ce que quand tu as fini ta séance, que la lumière est trop dure ou que ce n’est plus intéressant, pour remballer le matériel tu attends que la huppe soit partie ?

Daniel : Bien sûr.

Régis : Est-ce qu’il y a un délai ? Est-ce que c’est réglé comme du papier à musique, elle part un quart d’heure chercher son coléoptère et elle le ramène après, et là tu as le temps de partir ? Comment tu fais pour le retour?

Daniel : En général c’est vrai que le temps est estimé entre 5 et 25 minutes. Donc on dispose de 5 à 25 minutes pour ranger le matériel sans dérangement.

Régis : D’accord. C’est le laps de temps pour que l’animal ne voie pas trop qu’il y a eu une présence humaine à cet endroit-là.

Daniel : Je ne peux pas dire que la huppe ne se rend pas compte de cette présence. C’est sûr que c’est atténué.

Régis : Au moment typiquement du déclenchement, comment tu fais pour la mise au point ? Est-ce que tu repères l’animal qui arrive et tu le suis et tant bien que mal tu essaies d’avoir une mise au point en continu sur l’animal et tu déclenches ? Ou tu anticipes son arrivée ? Comment tu peux faire pour avoir la bonne mise au point au bon moment, et déclencher au bon moment également ?

Daniel : Je fais une mise au point manuelle sur la tête du petit, et je déporte du côté où les parents risquent de venir. Donc c’est vraiment aléatoire. Il n’y a aucune certitude que la huppe passe exactement à cet endroit. Tout est hypothèse.

Régis : Ça veut dire que la mise au point est préréglée à l’endroit où vont sortir les petits et tu espères que l’animal se trouve dans la zone. D’où l’importance peut-être de fermer un peu plus le diaphragme pour avoir une zone de netteté plus importante ?

Daniel : Justement, une de mes photos préférées a été prise à f13. On ne conseille pas de prendre des photos à f13. Mais ça m’a permis quand même d’avoir une zone de netteté large, très large.

Régis : Bien sûr. Tu aurais été à f5-6, il est très possible que les yeux de la huppe soient flous ?

Daniel : C’est sûr.

Régis : Tu bénéficies d’un piqué supplémentaire parce qu’on dit souvent que la zone optimale pour le piqué est obtenue à des fermetures f8-f13 par exemple, en plus tu as une profondeur de champ qui est plus grande, tu as donc plus de chances d’avoir l’œil de l’oiseau dans cette zone de netteté. Pour le déclenchement, j’imagine que c’est en rafale ?

Daniel : C’est des rafales, c’est sûr.

Régis : C’est absolument indispensable d’avoir le mode rafale pour pouvoir chopper cette scène.

Daniel : C’est d’ailleurs pour ça que j’ai décidé de changer aussi de boitier parce que maintenant avec le Nikon D500, ça me permet d’avoir une rafale de 10, qui est vraiment énorme, ce qui me permettra d’avoir encore plus de photos

Régis : D’avoir plus de chances de chopper. Quand tu passes de 5 images par seconde à 10 images par seconde, tu multiplies par 2 la possibilité d’avoir la bonne scène, tout simplement.

Daniel : C’est ça. J’aimerais aussi tester le fait de faire des superpositions, d’avoir toute une scène de la huppe qui vient de loin, donc des images superposées qui montreraient vraiment le chemin de la huppe.

Régis : Je vois ce que tu veux dire. Un montage, bien sûr c’est toujours le même individu qui arrive, mais avec l’enchainement. Je vois exactement ce que tu veux dire. Effectivement ça peut être super esthétique. D’où l’importance d’avoir une vitesse de rafale élevée.

Est-ce que tu peux nous parler de ta photo de huppe préférée, celle dont tu es le plus fier, en tout cas celle qui t’a le plus marqué ? Et nous dire un peu le making of de cette image, comment tu t’y es pris pour la réaliser ?

Daniel : Donc je reparle de cette photo qui a été faite avec les réglages f13 avec une montée en vitesse, je crois que j’étais à environ 2500. J’avais une très bonne lumière. J’avais le petit qui sortait vraiment bien la tête. Mais je voulais créer une image particulière, c’est-à-dire avoir la huppe le plus loin possible, que la maman soit le plus loin possible, le plus éloigné du petit pour avoir cette impression de grandeur.

Les photos de huppes au nourrissage, c’est souvent des plans assez fermés, assez restreints. Là justement je voulais ouvrir au maximum pour avoir une photo qui sorte un peu de ce que l’on fait en général.

Régis : Bien sûr.

Daniel : Avec une complexité, une technique un peu plus difficile à réaliser.

Régis : J’imagine que comme toutes espèces animales que l’on souhaite photographier, le plus on est sur le terrain, le plus de chances on a de faire des photos intéressantes. Là c’est particulièrement vrai pour la huppe ?

Daniel : Oui. Ce qu’il faut savoir, c’est que la huppe a une particularité. Où je prends les photos, elle vient chaque année sur les mêmes endroits, sur les mêmes zones. Il y a une personne qui est responsable de nettoyer pour que les huppes puissent revenir chaque année au même endroit.

Régis : C’est un peu comme les orchidées. C’est-à-dire une saison tu vas la voir, tu es sur d’autres sujets photographiques, tu n’as pas le temps, ce n’est pas ton projet actuel, tu te dis « l’année prochaine, je sais qu’elle est là, je le note, l’année prochaine je pourrai revenir, elle sera là ». C’est ça ?

Daniel : Pour la huppe c’est pratiquement pareil.

Régis : Ça veut dire qu’on n’est pas forcément pressé par le temps pour faire une série de photos. On peut très bien prévoir un projet photographique sur cette espèce-là pour l’année d’après, commencer un peu à réfléchir à l’affût, à l’endroit, préparer tout ça pour la saison qui vient.

Daniel : Bien sûr.

Régis : Daniel, est-ce que tu pourrais nous dire où on peut voir tes très belles photos de huppes, puisqu’on en a parlé beaucoup, mais aussi toutes les autres qui sont tout aussi jolis sur les autres espèces ? Tu as un site Internet ? Comment on peut faire ?

Daniel : Je n’ai actuellement pas de site Internet, j’ai simplement une page Facebook.

Régis : Je mettrai le lien en dessous de mon article.

Daniel : Et j’ai 2 galeries photos, une privée que je ne montre en général pas, et une autre, une galerie publique qui est sur le site de Flickr. Donc simplement taper sur Google Flickr Daniel Saltzmann, donc là on peut voir les différents albums, les martres, les renards, les écureuils, l’hermine, tous les rapaces, les oiseaux que j’ai eu la chance de prendre en photos.

Régis : J’y suis allé pour préparer l’interview mais aussi avant je connaissais ton travail. Tu prends de très belles photos, elles sont magnifiques. J’invite ceux qui nous écoutent à aller voir ton travail pour l’inspiration et aussi pour le plaisir des yeux. Est-ce que tu as des expos de prévues, là dans les mois qui viennent ou en 2017 ?

Daniel : J’ai eu la chance de participer à une grande expo du côté de Colmar. C’était une expo qui regroupait 33 photographes assez importants. J’ai exposé 8 photos, 8 clichés. C’était assez intéressant. J’ai eu la chance cette année de montrer mon premier petit film d’à peu près 10 minutes qui a été apprécié. Donc je suis encouragé pour la suite. Mais je n’ai pas d’expo prévue. Par contre j’ai un deuxième livre qui est en route. Je travaille énormément les textes et les photos bien sûr, la mise en page. Je fais à peu près tout de A à Z.

Régis : Ça demande beaucoup de temps. C’est passionnant mais ça demande beaucoup de temps. Je te remercie infiniment Daniel pour tous tes conseils, pour cet excellent moment passé avec toi à discuter photo et huppe fasciée.

Daniel : Je te remercie aussi Régis, d’une part pour ton sérieux, pour la qualité de ton travail et merci aussi d’avoir accepté de passer ce super temps avec moi.