Au mois de juin dernier j’ai ouvert pour la 2ème fois les inscriptions à la formation des Ateliers du Photographe Animalier. Vous avez été nombreux à franchir le pas et vous inscrire pour suivre les cours de la formation. Avec cet article et cette vidéo, j’ai décidé pour la première fois de partager avec vous les retours des membres de la formation.
Et voici la page Flickr de François.
Les inscriptions à la 3ème session auront bientôt lieu (ça ne va vraiment pas tarder !) et j’en profite pour vous dire qu’à cette occasion je mettrai en ligne une série de 4 vidéos inédites qui vous serviront beaucoup !
Mais d’ici là, comme je vous le disais, je vais publier deux Etudes de cas d’élèves de la formation. Même s’ils ne l’ont pas tous encore terminée (elle dure 3 mois !) ils vont pouvoir partager ici leurs progrès ! Ce fut un vrai plaisir pour moi que de constater ce qu’une méthode d’apprentissage structurée et concrète pouvait apporter. Je suis très fier d’eux !
Je vous propose de commencer avec François, membre de la formation depuis la 2ème session d’inscription. Vous verrez les progrès qu’il a accompli alors qu’il n’a pas encore tout visionné. Il a progressé dans de nombreux domaines comme la prise de conscience de la patience, des repérages, comme la meilleure gestion des fonds. Et surtout, la capacité qu’à François maintenant de pouvoir produire des images plus esthétiques.
N’hésitez pas à partager vos commentaires en bas de la page !
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Retrouvez ci-dessous la transcription texte de l’interview :
Régis : Bonjour François.
François : Bonjour Régis.
Régis : Je te remercie vivement d’avoir accepté cette interview pour cette étude de cas et d’avoir accepté d’être diffusé sur le blog.
François : Ecoute, c’est avec plaisir, et je dirais que j’y ai répondu d’autant plus facilement que je suis très satisfait de la formation que j’ai suivie avec toi, à travers tes vidéos.
Régis : Alors en deux minutes, est-ce que tu peux nous présenter ton parcours photo. Quand tu as commencé et puis qu’est-ce qui a été surtout le déclencheur pour toi pour la photo animalière ?
François : Alors, j’ai commencé il y a très très longtemps, en fait quand j’étais en terminale au lycée, ça fait très longtemps puisque j’ai 64 ans. Et il se trouve que dans ce lycée qui était à Châlons-sur-Marne, le surveillant général était un passionné de photos, il y avait un labo photo, et en fait il animait, il nous formait pour ceux qui avaient envie. Et j’ai un copain qui avait un appareil à l’époque, et donc on faisait nos photos et on développait. Donc c’est parti de là.
Régis : Ça veut dire que le surveillant général, le CPE peut-être maintenant pour les plus jeunes, n’a pas que des défauts en général, il peut avoir aussi des qualités et là il t’a vraiment donné le goût pour la photo.
François : Absolument. Et en plus, on était autorisé à sortir de l’établissement pour aller faire des photos, alors que j’étais interne.
Régis : Alors ça, c’est le petit coup de pouce qui fait que voilà, on va y aller pour pouvoir au moins sortir, du moins au début. Et qu’est-ce qui t’a fait venir à la photo animalière, l’événement déclencheur, qu’est-ce qui a fait que tu es venu à cette pratique-là ?
François : Alors si tu veux, après ce début-là, j’ai toujours, un cousin m’avait donné un appareil, j’ai continué à faire des photos et à les développer, j’ai développé très longtemps, y compris quand j’étais étudiant, et à l’arrivée du numérique, là j’ai tout de suite été séduit, j’ai basculé, parce qu’en fait je suis assez fana d’informatique, donc tout ça, ça m’allait bien. Et au tout début, je crois que c’était en 2000 je suis allé en Afrique du Sud pour mon boulot, et j’ai eu l’occasion de faire des photos d’animaux avec un des premiers appareils numériques un peu minable, et c’était des rhinocéros en particulier, ça m’a vraiment séduit, déjà j’aimais la nature, les animaux, etc.
Donc j’ai continué, j’ai continué comme ça. Et la difficulté c’était de trouver les animaux. J’en trouvais mais ils étaient trop loin, mes photos n’étaient pas terribles, etc. mais j’avais toujours cette envie.
Régis : D’accord. Donc c’est vraiment un voyage qui t’a donné le virus. D’ailleurs entre parenthèses dans les pays africains, souvent les animaux ne sont pas aussi farouches qu’ils le sont dans notre pays à nous.
François : Tout à fait.
Régis : Donc c’est parfois plus facile de pouvoir les approcher. Donc toi tu as eu envie d’aller plus loin mais tu t’es vite heurté à cette difficulté de l’approche, de l’approche des animaux dans notre pays.
François : Absolument. Et peut-être en même temps, il y a le fait que je passais beaucoup de temps pour le reportage familial, je vais dire, la famille, les amis, les activités, le sport, etc.
Régis : Alors qu’est-ce qui t’a poussé à devenir membre de la formation, qu’est-ce qui t’a donné le petit déclic pour intégrer la formation des ateliers des photographes animaliers ?
François : En fait les petites vidéos de promotions que tu avais faites, j’étais tombé dessus par hasard, ça m’avait bien plu, et je me suis dit, maintenant que j’ai du temps, je suis en retraite, c’est le moment de m’y mettre, donc ça m’a vraiment séduit, et puis le tarif, ça ne me posait aucun problème, donc j’y suis allé.
Régis : Alors qu’est-ce qu’elle t’a apporté concrètement par rapport à tes attentes ?
François : J’ai appris un certain nombre de choses, je dirais, un que la patience est nécessaire, quand je vois un animal, je le voudrais tout de suite en gros sur mon boitier mais ce n’est pas le cas, que le camouflage est indispensable. Et je pense que ça c’est la prochaine étape qu’il faut que je franchisse sérieusement. Aussi, ça c’est une remarque que tu m’as faite, que je passe de l’aspect naturaliste à l’aspect artistique
Régis : Esthétique.
François : Et ça c’est vraiment un point majeur. Mais je n’étais pas habitué à ça puisque je faisais plutôt du reportage, donc tout automatique, tout net. Sur le matériel aussi, je me suis rendu compte que j’avais acheté un certain nombre de choses, sans savoir, et qui n’étaient pas bien adaptées. Je vais donner deux exemples, j’ai acheté un pied carbone mais avec une rotule qui n’est pas pendulaire, si je l’avais su avant je l’aurais fait, ça je l’ai découvert dans les formations
Régis : C’est un des cours qui t’a permis de découvrir ça ?
François : Oui, complètement. Sur le matériel, c’est surtout ça, mais il y a des petits trucs, je n’avais pas de déclencheur souple, des choses comme ça.
Régis : Il y a un des cours de Fabien Gréban justement qui explique
François : Maintenant j’en ai un.
Régis : Maintenant tu en as un !
François : J’étais quand même pas mal équipé, j’ai un 7D, j’avais un 100/300 série de Canon, et ce matin j’ai reçu un 150/600 Tamron. Je me suis lancé. Parce qu’en fait ce que m’a appris la formation aussi, quand je vois ce que font les autres dans les forums, le matériel ne prime pas contrairement à ce que je croyais, donc j’ai des efforts à faire, même si là ça va faciliter un petit peu l’approche.
Régis : C’est vrai. On dit souvent que le matériel, ce n’est pas ce qui fait le photographe, c’est vrai, c’est à 100% vrai, mais n’empêche qu’il y a quand même des choses qui peuvent aider, qui peuvent faciliter la photographie dans certains cas. Donc tu disais que c’était l’approche qui te posait quelques difficultés. Est-ce que tu penses avoir progressé dans ce domaine-là ?
François : Oui. Je n’ai pas encore vraiment mis en œuvre tout ce que je voulais. Déjà je suis plus patient, je me camoufle un petit peu, je suis dans mon jardin pour l’instant avec les oiseaux qui est la passion du moment, j’approche un peu plus. Ce que j’ai appris aussi, c’est la partie repérage, donc j’observe un peu tous les matins aux mêmes heures ce qu’ils font et je me prépare pour le lendemain.
Régis : D’accord.
François : Des choses comme ça.
Régis : D’accord. Ce que tu ne faisais pas avant ?
François : Ce que je ne faisais pas avant.
Régis : Ce qui te manquait beaucoup justement c’est ce que tu disais, c’est que tu n’arrivais pas à avoir l’animal de manière assez grande dans le cadre ?
François : Voilà, je croyais qu’il suffisait d’être là. Par exemple sur les différents animaux, ce qu’on a vu dans les vidéos, c’est que le gibier a un bon odorat, les oiseaux ont une bonne vue, tout ça c’est des choses que je n’avais pas forcément intégrées.
Régis : Disons que peut-être qu’on le sait, on l’a lu, on l’a entendu mais on se dit peut-être que ce n’est pas si important que ça, on n’en prend pas trop garde et finalement après on se rend compte que c’est absolument indispensable. Alors est-ce qu’on pourrait choisir une vraie grosse différence entre ta pratique d’avant et ta pratique de maintenant, le truc vraiment qui fait que tu as franchi un pas ?
François : Donc là je vais prendre un exemple avec des mésanges. Je les prenais, j’étais un peu caché dans mon jardin au pied du noyer, et elles étaient dans les cailloux par terre ou dans l’herbe, et finalement elles ne se détachaient pas. Hier j’en ai pris de la fenêtre du premier étage où là elles sont au bout d’une branche, ça change tout, elles sont détachées du fond. Et là sur ce point-là, il faut encore que je progresse un petit peu sur l’expo, j’étais vachement sous-exposé en fait.
Régis : Et c’est vrai, tu l’as dit, tu es sur une partie naturaliste, qui n’est pas mauvaise, qui n’est pas meilleure qu’une autre façon de faire, mais ce n’est peut-être pas ce que l’on attende de la photo animalière.
François : Exactement.
Régis : Telle qu’on l’imagine. Et donc tu as franchi ce pas-là pour aller vers un côté plus artistique, plus esthétique ?
François : Tout à fait, je l’ai vu également avec des fleurs. J’ai fait quelques photos avant, les fleurs elles étaient un peu toutes nettes, là en fait il y a une zone qui est nette, c’est flou derrière, ça se détache du fond, idem avec des papillons. Donc ça c’est des choses que je ne faisais pas avant. Et puis il y avait aussi l’aspect réglage, avant j’étais tout automatique, ça ne fait pas très longtemps que j’ai changé ça, c’était un petit peu avant le début de la formation mais j’étais tout à la vitesse alors qu’en fait maintenant c’est tout à l’ouverture.
Régis : C’est vrai. Ça peut paraitre surprenant parce qu’on a souvent envie d’avoir une vitesse suffisante pour ne pas avoir le flou bougé, alors logiquement on va se mettre en mode semi-automatique vitesse pour avoir la main sur la vitesse. Mais en fait non, il vaut mieux avoir la main sur l’ouverture qui directement va pouvoir influencer la vitesse, et aussi la profondeur de champ, donc tout ça, c’est important.
François : Absolument. Si tu veux, quand je faisais de la photo argentique au début, surtout au tout début j’avais un appareil avec une cellule extérieure, un cousin qui m’avait donné ça, et en fait j’avais bien tout compris. Sauf que les nombreuses années de reportage familial fait avec des petits automatiques, j’avais oublié tout ça, je n’y pensais même plus. Simplement là, ça m’a donné envie de m‘y remettre, et comme j’avais compris à l’époque, je veux dire, c’est revenu tout de suite. Maintenant je sais ce que je fais.
Régis : C’est vrai que l’on ne peut pas en vouloir aux fabricants parce que c’est un moyen de démocratiser la photo, c’est très bien. Mais les modes auto avec les modes scène par exemple, ça peut parfois aider pour se sortir de situations un peu compliquées. Mais dès qu’on veut aller un peu plus loin, de sortir du mode tout automatique et de choisir un mode semi-automatique avec la priorité à l’ouverture, ça permet de faire vraiment des choses beaucoup plus intéressantes.
François : Mais parfois, c’est là que le côté artistique me manque encore un peu, je regarde beaucoup les photos des autres, je suis impressionné par ce que je vois dans la galerie des membres, là, c’est que j’hésite, je cadre d’une façon, je cadre d’une autre et je ne sais pas trop choisir. Il me manque un peu ce sens artistique peut-être.
Régis : Oui, c’est vrai que c’est un peu facile de dire ça mais ça se travaille. Rien ne résiste à l’entrainement, il faut pratiquer, pratiquer encore et encore. Tu parlais de l’espace des membres justement. Est-ce que c’est bien d’avoir ce forum privé d’espace des membres où il y a des critiques, des échanges ?
François : C’est très très bien et d’autant qu’en fait je m’aperçois que j’ai dû mettre dans un commentaire, je ne sais plus à qui c’était, voilà la photo que j’aimerais savoir faire. C’est vraiment impressionnant, surtout quand les personnes ont le même matériel que moi, c’est là où je me dis, ce n’est pas le matériel.
Régis : Ce n’est pas le matériel qui fait les changements.
François : Il y a beaucoup de gens qui ont un 7D comme j’ai, donc ça, ça ne fait pas la différence. Et l’objectif c’est pareil.
Régis : Je voudrais revenir sur une de tes photos que tu m’as envoyée. Pour faire un repérage justement, on voit une petite cascade, est-ce que tu peux développer un petit peu là-dessus ?
François : Oui, tout à fait. Alors en fait, dans un des modules, il y avait, sur les paysages, il y avait l’exemple des cascades et avec du filet, ce n’était pas Gréban je crois. Donc il n’y a pas très longtemps je discutais avec mon dentiste qui me parle de son week-end où il était avec sa fille, un petit ruisseau à côté de chez lui où il y avait des cascades, ça fait déjà quelques mois, et donc là je me suis dit repérage, cascade, filet, je sais ce qu’il faut.
Donc j’y suis allé dimanche et j’ai fait ces photos et quelques autres, j’ai fait des essais, je n’avais pas pris un pied mais j’avais pris un monopode, donc je suis allé me mettre aux différents endroits voir les accès, voir les cadrages, voir etc., je suis allé voir sur Internet, des gens, des bons, ont fait des photos à cet-endroit-là avec des filets, c’est magnifique. Donc là, le printemps prochain, dès qu’il y a de l’eau, j’y vais.
Régis : Donc tu as repéré, tu n’as pas fait une sortie pour faire LA photo
François : Non, pour repérer.
Régis : Mais tu as déjà fait un repérage comme indiqué dans le cours de Fabien Gréban, pour te dire là c’est pas mal.
François : C’est ce qu’il faisait, il allait repérer pour les nids, etc. longtemps à l’avance.
Régis : C’est ça.
François : Ça c’est quelque chose que dans le passé, je n’aurais jamais fait. Aller repérer un truc pour dans 6 mois, je ne vivais pas comme ça, c’était à 100 à l’heure.
Régis : Oui, et puis on a du mal à s’imaginer, on a envie d’aller vite, on a envie d’aller vite, d’avoir le résultat tout de suite, et pourtant il ne faut pas, c’est quasiment le contraire, il faut prendre le temps. Et surtout faire des repérages c’est important pour d’autres séances photos. Merci beaucoup François, c’était très intéressant. J’espère que cette étude de cas aura pu aider et motiver les lecteurs et les auditeurs du blog. Je te remercie beaucoup. A bientôt.
François : A bientôt.
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[…] publiais il y a quelques jours une première étude de cas en vidéo avec François. Vous avez découvert dans quels domaines il a pu progresser, notamment […]
Très jolie galerie! Je vous envie l’écureuil….
Merci pour ce témoignage, ça donne envie!
C’est gentil Flo d’avoir laisser un gentil commentaire ! A bientôt !
vidéo très intéressante qui montre que le repérage est important,bien regarder vivre les animaux, ils sont tellement farouches!!!
il faut de la patience et c’est vrai que l’on apprend à bien cadrer,jouer avec diaphragme/ vitesse et parfois le contraire quand il y a de la rapidité
cordialement
Le site des cascades évoqué dans le reportage se situe où ??? dans la marne ???
Merci !
Le site des cascades est à priori dans le Lot (en tout cas c’est là que François fait ses photos !)
Cascade dans le Lot à Floirac : ruisseau du Caillon (voir les photos de pro sur internet avec de l’eau et de superbes filés)
Bonjour Régis et François,
J’ai regardé et écouté avec beaucoup d’intérêt votre vidéo en retour d’expérience. Il est indéniable que la formation proposée par Auxois Nature permet de s’interroger sur son travail pour découvrir les points à améliorer. On ne peut que progresser si l’on applique les conseils reçus et je suis également satisfait de m’être inscrit à cette formation.
Bien amicalement
Salut Georges,
merci à toi d’avoir laissé ton ressenti sur la formation. Peut-être une prochaine fois pour une étude de cas avec toi ?:-)