Un photographe animalier qui renouvelle le genre

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Quand on aime on ne compte pas ! C’est typiquement le genre de phrase qu’on ressort à tort et à travers. Et pourtant, parfois, c’est aussi le type même d’expression qui convient parfaitement. C’est exactement le cas pour l’article d’aujourd’hui.

Si vous suivez le blog depuis 2 ans ou plus, vous savez probablement qu’une interview de Michel d’Oultremont a déjà été publiée. C’était en février 2013 (ouch … 2 ans déjà, ça passe viiiiiiite !). A l’époque, Michel n’était pas encore aussi connu qu’aujourd’hui évidemment, mais son travail méritait le détour. La preuve : je l’ai interviewé 🙂

Et en 2 ans, sa progression fut assez incroyable. Passant du statut de petit-jeune-talentueux-qui-se-fait-remarquer à celui de toujours-petit-jeune-toujours-talentueux-reconnu-par-ses-pairsLa différence est de taille car quiconque maintenant évoque les photos de Michel d’Outremont connait leurs beautés.

Je pourrais dire que l’année 2014 fut celle de la consécration pour Michel. Mais non. Ce serait valable pour un vieux photographe bourlingueur arrivant au sommet de sa carrière et ne pouvant guère aller plus haut. 2014 ne fut donc surtout pas l’année de la consécration pour Michel mais plutôt celle de la confirmation et de la reconnaissance.

Rendez-vous compte :

  • Lauréat du Fritz Polking Award junior du GDT
  • Lauréat du Rising Star Award du Wildlife Photographer of the year du BBC
  • Sorti de son livre photo

Pour les deux premiers points, il y a fort à parier que ces deux concours ne vous évoquent pas grand chose. Le Fritz Polking est en Allemagne à l’occasion du GTD et le Rising Star est en Angleterre pour le BBC Wildlife Photographer of the year. Sachez juste qu’on ne fait pas quasiment pas mieux en termes de prestige dans le monde. Oui, dans le monde. J’ose : c’est l’équivalent du meilleur Espoir Masculin à la cérémonie des Oscars.

Vous situez mieux à présent ? 🙂

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Et vous savez quoi ? Figurez-vous que Michel d’Oultremont fait parti de l’équipe des formateurs de ma formation les Ateliers du Photographe Animalier et intervient au quotidien sur le forum privé de la formation (au même titre d’ailleurs que Fabien Gréban !)

A 23 ans, pendant que d’autres, au même âge, passent trop d’heures devant un écran de télé ou d’ordi à ne rien faire de constructif, lui parcourt déjà le monde. Pour photographier bien sur. Et aussi en tant qu’invité dans des festivals renommés pour parler de son travail. Voilà pourquoi je parle d’exemple à suivre en titre.

A 23 ans, quand certains ne sont pas encore sorti de la crise d’adolescence, lui a déjà sorti un livre photo : À l’affût. Et pas n’importe quoi. Non, pas un livre de photos souvenirs imprimé sur fnac.fr. Un vrai. Chez un éditeur renommé : les Editions Weyrich. Avec un poète à ses cotés en plus.

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Vous voulez vraiment que je vous dise ce que je pense de Michel d’Oultremont en tant que photographe ? Il est en train de renouveler le genre de la photographie animalière. Carrément. Par la manière dont il revisite et exploite la lumière naturelle. Par l’audace qu’il affiche dans ses compositions. Son livre et ses deux prix en sont la preuve.

Le livre de Michel À l’affût à gagner !

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Je ne peux pas vous proposer de gagner le prix du Fritz Polking et du Rising Star, par contre, je peux vous faire gagner un exemplaire de son livre. Ça oui, je peux !! Et avec plaisir.

Comment faire ? C’est simple. Il suffit de répondre (juste, tant qu’à faire 🙂 ) à la question suivante dans l’espace des commentaires :

  • Quel est le type de sol sur lequel Michel pose son livre à la fin de la vidéo ?

Hihihi, question saugrenue j’en conviens … mais dont le but avoué est de vous faire regarder la vidéo ! 🙂 Si vous êtes plusieurs à répondre juste, alors je tirerai au sort le commentaire gagnant avec le site randomizer.org.

Le tirage au sort aura lieu le lundi 26 janvier à 12h00.

TRÈS IMPORTANT : si vous ne voyez pas apparaître votre commentaire … c’est normal ! Rassurez-vous, il est bien enregistré dans la base de données mais pour éviter que vous ne vous copiez les uns sur les autres … je ne le fais pas apparaître tout de suite. Hé hé hé, que croyez-vous, vous avez à faire à un instituteur rodé aux meilleurs techniques de pompages. 🙂

Et vraiment si vous ne pouviez pas attendre le tirage au sort et désirez vous procurer le livre maintenant, cliquez ici. 

EDIT : j’ai effectué le tirage au sort comme prévu ce lundi à 12h00. C’est le commentaire n°47, soit Michel 64 (serait-il des Pyrénées Atlantiques ? 😉 ) qui gagne le livre de Michel ! Ça n’est donc plus la peine de participer au jeu mais laisser un commentaire si !

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Retrouvez ci-dessous la transcription texte de l’interview :

Régis Moscardini : Bonjour à tous ! Bienvenue pour ce 22 ème épisode d’interviews de photographes nature. Partons à la découverte d’un des meilleurs jeunes photographes francophones et je pèse mes mots : Michel d’Oultremont. Il a remporté deux des prix les plus prestigieux dans le monde de la photo internationale et a sorti un livre photo magnifique. C’est donc une vraie chance que de l’avoir rien que pour nous.

C’est une interview un peu particulière car nous ne l’avons pas fait les questions et les réponses en même temps. Profitez -en !! Michel étant en Belgique et moi en Bourgogne, nous avons décidé d’innover ! J’ai enregistré les questions à l’avance et lui y a répondu en se filmant chez lui. Le résultat est très sympa vous allez voir. Michel Drucker n’aurait pas fait mieux !

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Bonjour Michel, peux-tu nous quand et pourquoi tu t’es mis à la photographie animalière ?

Michel d’Oultremont : Tout a commencé en 2007 après avoir vu le film « Le secret des photographes animaliers » au Festival nature de Namur. J’ai acquis un réflexe pour faire des photos près de chez moi, donc dans les champs, sur les zones humides, et donc ça a commencé comme ça.

Régis Moscardini : Ton style photographique a bien évolué depuis tes débuts. Comment caractérises-tu ton style ?

Michel d’Oultremont : Au début, je faisais vraiment des photos donc à l’affût, j’étais couché au sol et j’essayais vraiment d’avoir les animaux assez proches. Puis au fil des années, cet aspect a évolué. Ce que j’essaie vraiment, c’est de faire ressentir une atmosphère particulière, une émotion qui pourrait se dégager par mes photos. Après, je ne sais pas si ça fonctionne ou pas mais du moins j’essaie.

Lauréat de deux prix prestigieux

Régis Moscardini : Cette année 2014 a été particulière pour toi. Pour quelle raison ?

Michel d’Oultremont : Cette année, j’ai eu la grande chance de remporter deux grands prix, le Fritz Polking Award junior du GDT et le Rising Star Award du Wildlife Photographer of the year du BBC à Londres. Donc c’est vraiment quelque chose d’assez incroyable, voilà, c’est quelque chose de fabuleux.

Le Fritz Polking, en fait on envoie 8 images au concours du GDT, c’est en Allemagne, et ils sélectionnent pour eux la série qui leur parle le plus. Moi j’ai envoyé une série sur le grèbe à cou noir. Le grèbe à cou noir, c’est un petit oiseau qui vit dans les zones humides, qui s’apparente plus à un canard avec un œil très rouge, qui pêche des petits poissons, et donc c’est de la famille des grèbes. Donc j’ai fait une série de 8 photos sur cet oiseau pour essayer de montrer un peu la vie qu’il a dans ce marais, en faisant un peu varier les lumières, les attitudes, les ambiances.

Régis Moscardini : Quelle technique d’approche, de cache as-tu utilisé pour que le grèbe ne puisse pas te voir ?

Michel d’Oultremont : Pour cette série sur le grèbe à cou noir, j’ai utilisé la technique de l’affût flottant. C’est une technique que j’utilise depuis quelques années. Ça consiste en fait à mettre notre appareil photo sur une plateforme en bois avec des flotteurs en dessous, et le tout recouvert d’une bâche de camouflage. Et avec ça, en fait on casse la forme humaine et donc les oiseaux ont beaucoup moins peur de nous et on peut les approcher plus facilement. Après il faut toujours garder une distance pour ne pas les effrayer, pour ne pas qu’ils partent. Et donc c’est grâce à ça que j’ai pu approcher les oiseaux sur ce marais.

Donc pour l’affût photo, j’aime beaucoup aller très tôt le matin pour juste voir des ombres passer et vraiment ressentir l’éveil de la nature, c’est quelque chose qui me plait beaucoup. Arriver vraiment de nuit totale et attendre le lever du jour, ou l’inverse, arriver en milieu d’après-midi et attendre le déclin de la lumière pour arriver dans le noir, c’est des choses que j’aime beaucoup faire.

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Régis Moscardini : Allez parle nous maintenant du prix du Rising star du Wild Life BBC, littéralement l’étoile montante !

Michel d’Oultremont : Donc pour le Rising Star du Wildlife, on envoie une dizaine de photographies. Le jury en sélectionne 6. Moi j’avais envoyé 10 photos où l’animal prend une toute petite place dans l’image. C’est quelque chose qui me plait vraiment beaucoup, montrer l’environnement dans lequel l’animal évolue. Donc souvent j’essaie de trouver d’abord un milieu assez esthétique, un environnement joli et j’affûte à cet endroit-là en espérant qu’un animal passe, en espérant qu’il passe dans une bonne lumière, aux bonnes heures et au bon endroit.

Après, ça demande beaucoup de repérage pour savoir exactement où va passer l’animal. Mais ça, ça fait partie du jeu. Et donc voilà, les 6 photos qui ont été sélectionnées ont le même sujet finalement, des photographies en milieu.

La sortie d’un livre : « À l’affût »

Régis Moscardini : 3ème évènement pour toi en cette fin de 2014, tu as réalisé le rêve de quasiment tous les photographes animaliers ! Qu’est-ce que c’est ?

Michel d’Oultremont : Cette année également, je viens de sortir un livre qui s’intitule « A l’affût » aux Editions Weirich, avec des  textes de Paul Hermant. C’est un livre qui regroupe 2 ans et demi, 3 ans de photos sur ces dernières années avec des images soit très sombres, soit très claires, avec des brumes, des contre-jour, où en fait on va distinguer seulement les silhouettes des animaux, ce que j’aime beaucoup en fait.

J’essaie juste de photographier avec mon ressenti, avec mes émotions, c’est quelque chose de très personnel. Je n’aime pas trop les lumières parfaites, de midi, ou des lumières qui sont dans mon dos, je préfère jouer en fait avec cette lumière, avec cette ambiance, ces ombres, cette atmosphère qu’on peut découvrir dans la nature très tôt le matin, très tard le soir, on va juste voir des silhouettes, des fantômes en fait qui passent.

Et ça, c’est quelque chose qui me plait beaucoup, c’est très personnel comme avis, mais c’est quelque chose qui me parle beaucoup plus que le portrait d’animaux où l’on voit tous les petits détails des plumes et tout ça. C’est très joli quand on voit parfois des portraits très forts, qui donnent un ressenti vraiment de la nature sauvage, c’est quelque chose qui me plait beaucoup aussi. Mais c’est vrai que pour l’instant je suis plus dans une démarche où je recherche en fait l’ambiance, l’ambiance animale.

Et oui donc, ce livre vient de sortir, c’était une très belle aventure. Et voilà vous pouvez le trouver sur le site des Editions Weirich.

Régis Moscardini : Merci beaucoup Michel pour cette interview ! Si ça vous a plus, n’hésitez pas à relayer l’interview sur vos réseaux sociaux, Twitter et Facebook

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